07 février 2007
Le fléau du suremballage
Comment expliquer que malgré tous les efforts de recyclage réalisés au cours des dernières années, le tonnage des déchets enfouis soit en constante augmentation?
Éric Ladouceur
En effet, malgré les méga bacs de recyclage de 360 litres et une conscientisation environnementale de plus en plus répandue, comment expliquer que la quantité des déchets produits augmente au même rythme que le PIB, soit en moyenne de 2 % annuellement?
Aux dires de plusieurs, c’est la tendance au suremballage qui explique une bonne partie du problème. Selon les statistiques, les emballages représenteraient 50 % de nos déchets en volume, mais seulement 25 % en poids. Tout ça sans compter que la fabrication de ces suremballages nécessite beaucoup de nos ressources (eau, énergie, matières premières).
Pour en savoir un peu plus, La Revue a mené sa petite enquête afin d’identifier les types de produits qui sont les plus "victimes" de suremballage.
L’alimentation
D’abord, dans le monde de l’alimentation, avec la popularité grandissante des mets et produits alimentaires prêts-à-manger, il n’est plus rare de voir trôner sur les tablettes de nos épiceries d’immenses récipients de plastique qui, à eux seuls, peuvent remplir pratiquement un sac vert.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps encore, on nous vantait les vertus des produits en vrac. Depuis, que sont devenus ces comptoirs qui devaient représenter la nouvelle façon de faire son épicerie? Pourquoi sont-ils disparus des grandes épiceries?
Produits électroniques
Là où on peut aussi facilement retrouver des produits suremballés, c’est dans les rayons des gadgets électroniques. Après une courte visite chez un commerçant de produits électroniques de la région, c’est, en effet, sans trop d’effort que le journaliste de La Revue a pu observer un nombre incroyable de produits suremballés. Des exemples : des lecteurs MP3 qui font à peine 3 centimètres sur 8 et qui sont recouverts d’un emballage de carton et plastique de 25 centimètres sur 30; de minuscules clés USB emballées dans des boîtes plastifiées 10 fois trop grandes; des mini-écouteurs recouverts d’un emballage capable de contenir une paire de haut-parleurs d’ordinateur.
La loi du marketing
Bien sûr, certaines entreprises vous diront que ces emballages permettent d’éviter le vol tout en protégeant le produit lors de son transport. Mais ce sont aussi des raisons de marketing qui expliquent pourquoi on emballe si gros. En effet, comment voulez-vous qu’un produit se distingue avec un petit emballage si tous les autres produits de sa gamme occupent quatre fois plus d’espace sur les présentoirs?
Finalement, quelle solution reste-t-il? La taxation. De plus en plus de dirigeants, dont le gouvernement du Québec, envisagent cette solution afin de punir financièrement les fabricants qui utilisent en trop gros volume les matières premières. Mais en bout de ligne, ce sont encore les consommateurs qui paieront pour cette initiative, comme c’est le cas présentement pour la taxe verte imposée aux pétrolières.
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