14 juin 2011
La Bergeronne en péril
©Cette petite maison de pierre, située au 310, côte de Terrebonne, aurait été construite dans les années 1850. (Photo : collaboration spéciale)
Alors que la grange située en annexe de la Maison Zéphirin Mathieu, à Terrebonne, est toujours menacée de démolition, le journal La Revue a appris qu'un autre bâtiment à grande valeur historique était en péril. Des promoteurs ont effectivement fait l'acquisition de La Bergeronne et du terrain sur lequel elle est sise, dans l'intention d'y construire des dizaines de condos.
Ce bâtiment, de même que tout ce que l'on retrouve actuellement à l'emplacement du 310, côte de Terrebonne, pourrait donc être rasé si les autorités en place n'interviennent pas dans ce dossier. Alertée par un membre du conseil municipal, la Société d'histoire de la région de Terrebonne (SHRT) suit d'ailleurs la situation de près.
«Nous sommes en train de finaliser des travaux de recherche et d'évaluer la valeur patrimoniale de ces bâtiments. Nous espérons également rencontrer Raymond Provost, conseiller en urbanisme, architecture et patrimoine à la Ville de Terrebonne d'ici les prochains jours. Nous avons évidemment bien des idées en tête, mais nous ne sommes pas encore prêts à les dévoiler ni à intervenir», confie le président de la SHRT, Claude Blouin.
Des sculptures disparaissent
Selon les informations dont dispose l'organisme, La Bergeronne aurait été construite dans les années 1850. Il s'agit d'une petite maison québécoise en pierre dont le toit était couvert de bardeaux de cèdre. «Ce bâtiment possède des caractéristiques architecturales non négligeables», poursuit M. Blouin. On y trouve encore un foyer, un four à pain et un escalier de meunier. Autrefois, il y aurait également eu une scierie sur le ruisseau, avec une roue à aubes qui actionnait une scie debout.
Par ailleurs, jusqu'à ce que les promoteurs fassent l'achat du terrain, en avril, on y retrouvait aussi une dizaine de sculptures. Elles ont toutefois disparu depuis, et la SHRT ignore ce qu'il en est advenu.
Robert Dupuy persévère
Pour ce qui est de la grange située en annexe de la Maison Zéphirin Mathieu, sur le chemin Saint-Charles, le dossier suit toujours son cours. Tel qu'annoncé dans les pages du journal La Revue, ce bâtiment à grande valeur historique est présentement menacé en raison d'un litige territorial opposant M. Dupuy et la famille Rancourt. Si le premier est déterminé à faire valoir la valeur de cette grange et à la faire citer en tant que bâtiment patrimonial, la famille Rancourt souhaite quant à elle la détruire.
Après qu'un jugement de la Cour supérieure eut autorisé sa démolition, M. Dupuy a fait une demande pour porter la cause en appel, ce qui a été contesté par la partie adverse. «Après avoir examiné les deux requêtes, la Cour d'appel a abondé dans mon sens en stipulant que j'avais toutes les raisons d'aller en appel. C'est donc très positif», croit M. Dupuy.
Bien qu'il ait l'appui de la SHRT, la Ville de Terrebonne n'a toujours pas donné suite à sa demande de citation, qui permettrait d'assurer la sauvegarde de la grange. Du côté du cabinet du maire, on nous dit toutefois que la Municipalité n'interviendra pas tant que le dossier sera judiciarisé. «Si on passe notre temps à démolir les bâtiments qui nous ressemblent et qui font partie de notre histoire, on ne se souviendra plus de qui on est», conclut M. Dupuy.
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