02 mai 2014
Les premiers colons de Mascouche

©Plan des terres des colons de la «Rivière Maskouche», en 1724, dessiné sur un fond de carte cadastral de 1978 (Claude Martel, géographe-historien).
UN BRIN D’HISTOIRE
Je n’étonnerai personne en mentionnant que Mascouche figure parmi les plus anciennes paroisses du Québec. La colonisation des plus belles terres agricoles s’est faite assez rapidement, entre 1717 et 1760. Nous nous attarderons ici sur l’arrivée des premiers colons et la concession des premières terres, entre 1717 et 1725.
Les origines seigneuriales
Bien que la seigneurie de Repentigny soit concédée en 1647 à Pierre Le Gardeur de Repentigny, personne ne vient s’établir dans la région, notamment parce que Pierre décède en 1648 et que la région est aux prises avec une guerre contre les Iroquois.
En 1670, le territoire passe aux mains de Charles Aubert de La Chesnaye, qui amorce l’établissement des premiers colons en bordure de la rivière des Mille-Îles à compter de 1672. Mais une autre guerre avec les Iroquois vient anéantir le développement jusqu’à la fin de cette guerre, en 1701.
Les terres de Lachenaie vont rapidement se repeupler au cours des années 1700 à 1712. Raymond Martel est seigneur de Lachenaie de 1700 à 1708, année de sa mort. C’est à son successeur, Pierre Le Gardeur de Repentigny (fils), que l’on doit la colonisation des premières terres de Mascouche. En 1715, Le Gardeur acquiert la seigneurie de Lachenaie et entreprend, en 1717, la concession de deux nouveaux rangs, la Côte de L’Assomption (Charlemagne et Le Gardeur) et la «Rivière Maskouche».
Première concession des terres de la «Rivière Maskouche»
C’est le 27 octobre 1717 que le seigneur Le Gardeur concède les 21 premières terres mascouchoises, soit les terres actuelles du Bas de Mascouche Nord (mieux connu sous le nom de rang Louis-Hébert). Cette date historique marque le début du processus de colonisation de la future paroisse de Mascouche. Notons qu’à cette époque, le secteur de la «Rivière Maskouche» fait partie de la paroisse de Lachenaie.
Les premiers colons de Mascouche
Les terres de Mascouche vont d’abord servir de réserve de terres à bon nombre de familles établies à Lachenaie. Nous vous dressons ici un portrait des premiers pionniers.
Guillaume Laberge se fait concéder la première terre (lot 376) en bordure de la rivière adossée aux terres de Lachenaie. C’est l’actuelle terre de l’aéroport. Il semble présent pour défricher sa terre en 1717-1718, mais il disparait par la suite. Sa terre passe aux mains de Jacques Therrien.
Pierre Couturier et sa femme Marguerite Beauchamp se font concéder les lots 366-367 en 1717, puis ils acquièrent la terre voisine (358) de Louise Campot (veuve de François Couturier). Le couple est installé sur sa terre en 1720, et acquiert en plus les terres vis-à-vis, du côté sud-est de la rivière.
Pierre Truchon, dit Léveillé, et M-Josephe Charpentier se font concéder le lot 357 en 1717, et acquièrent peu après une partie de la terre voisine de Plouffe. Ils sont sur place en 1721.
Louis Plouffe (Plouphe/Plouf) et Marie Truchon sont censitaires de la terre 356 en1717, et arrivent sur place en 1719. Ils vendent leur terre en 1721 à Nicolas Thibault et Pierre Truchon et vont s’établir de l’autre côté de la rivière.
Joseph Allard et Cécile Berloin achètent en 1718 la terre 355 qui avait été concédée à Jean Beauchamp. Les Allard sont implantés sur cette terre en 1726.
Louis Truchon, dit Léveillé, et M.-Françoise Beauchamp obtiennent la terre 349 en 1717, et s’installent l’année suivante. En 1723 ou 24, la terre passe aux mains de Jean-Baptiste Roy.
François Leclerc se fait concéder la terre 348 en 1717, mais il la vend deux ans plus tard à Jean Charpentier.
André Dubreuil reçoit la terre 351 en 1717. Il y vit en 1720, mais s’en départit par la suite au profit de Jean Allard.
François (Frs-Marie) Charpentier et M.-Anne Thibaut se font concéder en 1718 la terre 347, qui avait initialement été concédée à Joseph Gratton. La famille y est établie dès 1719 et acquiert la terre voisine, de l’autre côté de la rivière.
Jean (J-Bte) Charpentier et Jeanne Cadieux se portent acquéreurs de la terre 348 en 1719 ainsi que de la terre sise vis-à-vis, du côté sud-est de la rivière. Ils arrivent sur place en 1721.
Jacques Vaudry (Vandy) et Marie Joly vont acheter la terre 368 de Jean Cotinot en 1720 ainsi qu’une parcelle de terre de l’autre côté de la rivière, et ils s’y établissent en 1722.
D’autres colons sont présents, tels que Jean-Baptiste Vaudry et Geneviève Bessier en 1723-24, Jean Marois – Catherine Cotino en1722, et Jean Barbot, dit Poitevin, et M.-Madeleine Huneau en 1720.
De nouveaux rangs
Le territoire mascouchois prend rapidement de l’expansion. Voici l’apport de nouveaux rangs.
Le 25 septembre 1719, on entreprend la concession des trois premières terres de la Cabane-Ronde et des trois premières terres au nord du Bas de Mascouche Sud. En 1721, on concède la première terre du rang Saint-Pierre à Jean-Baptiste Roy. L’année suivante, toujours sur ce rang, Jean-Jacques Catignon, marchand de La Rochelle, se fait concéder un arrière-fief par le seigneur Le Gardeur; cet arrière-fief prend le nom «de la Gobelotte». Toujours en 1722, on concède trois terres à Michel, Pierre et François Lauzon, qui formeront l’emprise du futur village.
Le 8 juin 1724, Pierre Le Gardeur produit un recensement révélant que seulement 13 censitaires résident sur la côte Saint-Jean-Baptiste («Rivière Maskouche»), alors que l’on ne compte que 41 censitaires (52 terres).
Finalement, en 1725, on assiste à la concession des premières terres de ce qui deviendra le Faubourg Saint-Jean-Baptiste (chemin Saint-Jean), et des premières terres de ce qui deviendra le rang du Petit Coteau (chemin Saint-Henri).
Source : recherche de l’auteur et extrait d’une conférence de l’auteur intitulée «Mascouche au temps de la Nouvelle-France».
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