Les frères Forget en périple autour du monde

«THE AMAZING RACE CANADA»

Passionnés d’aventures et de sports extrêmes, Pierre et Michel Forget ont trouvé chaussure à leurs pieds. Sélectionnés pour participer à la deuxième édition de «The Amazing Race Canada», les deux frères ont entrepris un parcours de 45 000 km à travers une quinzaine de villes du monde dans le but de remporter 1 M$ en prix.

Le tournage maintenant terminé, seuls les deux hommes en connaissent le résultat. Les autres pourront suivre l’aventure à laquelle ils ont pris part du 19 avril au 21 mai lors de la diffusion de l’émission qui débutera le 8 juillet à 21 h, sur les ondes de CTV. «La seule chose qu’on peut dire, c’est qu’il faut regarder l’émission. Vous allez capoter», lancent d’une même voix les jumeaux de Terrebonne.

C’est par simple soif de défis que Pierre et Michel Forget, copropriétaires des Viandes Forget, ont décidé de tenter leur chance à la populaire émission de téléréalité. «L’émission roule depuis 24 saisons aux États-Unis. On regardait ça de loin parce qu’on savait qu’on ne pouvait pas y aller, mais quand on a su qu’il y avait une version canadienne, on s’est dit que c’était pour nous», affirme Pierre.

Pour attirer l’attention de la production dans le but d’être sélectionnés, les deux hommes de 42 ans ont pris les grands moyens. Dans une vidéo de trois minutes, ils devaient expliquer la relation qui les unissait. «On était couchés au sol en position fœtale. Une caméra nous filmait en plan rapproché de haut pour finalement nous montrer complètement nus, racontent-ils dans un éclat de rire. Je pense qu’ils se sont dit: "Qui sont ces gars-là?"»

Tout au long de l’expédition qu’ils décrivent comme étant «l’aventure d’une vie», ils ont gardé la même attitude «bon enfant». «On n’était pas nerveux. On était là pour avoir du "fun". C’est sûr qu’on voulait gagner, mais l’argent n’allait pas changer notre vie, contrairement à d’autres, explique Pierre. Notre plan de match était donc d’être compétitifs, mais de faire rire le monde aussi.»

C’est ainsi que durant les onze épisodes de l’émission, le public verra les deux frères faire les pitres devant la caméra qui les suivait pratiquement 24 heures sur 24. «C’est un "mix" de "Dumb and Dumber" et de "Ding et Dong". On fait vraiment du "Ding et Dong" dans les taxis», précise Michel en riant.

Des choix et de la chance

Au-delà des blagues qu’ils ont pris un malin plaisir à faire, Pierre et Michel étaient bien sûr là pour réaliser différentes épreuves aux côtés de dix autres duos. À chacune des destinations, qui sont pour le moment inconnues, toutes les équipes devaient compléter une série d’épreuves mentales ou physiques leur permettant ensuite de poursuivre leur parcours.

Si on ignore à quel point les principaux intéressés ont su performer durant l’aventure, ils affirment que la chance y est pour beaucoup dans la réussite ou non d’une épreuve. «Tout le monde peut gagner. C’est un mélange de la malchance des autres équipes et de ta propre chance parce qu’en dix secondes, tout peut changer. C’est une compétition de décisions», font-ils savoir.

Chose certaine, les deux frères semblent avoir bien su s’adapter aux épreuves auxquelles ils ont été soumis. «Il n’y a pas grand-chose qui nous fait peur. On avait même mis au défi l’équipe de nous faire reculer devant une épreuve et ils n’ont pas réussi, soulignent-ils. On était prêts à faire n’importe quoi, même du rodéo sur un taureau. On leur avait dit: "Get the bull ready!"»

Parmi les plus beaux moments qu’ils ont vécus, ils soulèvent la visite d’un lieu, qu’ils s’assurent bien sûr de taire, qui les a littéralement fait pleurer d’émotions. «Tous les gens que je connais qui ont visité ce lieu m’ont dit qu’ils se pensaient "tough", mais qu’ils avaient cassé en allant là. C’est ce qui est arrivé. On a été touchés, émus, désemparés. C’est un petit lieu, mais il est rempli d’histoire», déclare Pierre.

Reclus du monde extérieur

En ce qui a trait aux difficultés qu’ils ont rencontrées, Michel avoue que la barrière de la langue, sans lui avoir nui, ne l’a pas aidé. Quant à Pierre, sans préciser quoi que ce soit sur la nature de son commentaire, il indique que son frère et lui ont appris à jouer le jeu en cours de jeu, contrairement à d’autres équipes qui regardaient l’émission depuis longtemps et qui connaissaient donc certaines stratégies.

Outre ces aspects, vivre 24 heures sur 24 à deux a été une épreuve en soi. «C’est déstabilisant sur le plan des émotions. Quand tu n’es pas dans la course, tu vis en ségrégation, sans télévision ni musique. Tu manges comme un roi, mais c’est long longtemps», mentionne Pierre avant que Michel ajoute: «Et tu ne peux jamais savoir où tu vas. Tu peux penser aller à un endroit faire telle chose, pour que ce soit complètement autre chose finalement.»

Si leur parcours leur a occasionné quelques accrochages, les Terrebonniens n’ont pas eu besoin d’une période de solitude une fois le tournage terminé. «Ça a très bien été. On s’était promis indépendamment du résultat de ne pas s’en tenir rigueur. Ça prend vraiment de la chance», concluent les deux hommes.