04 juillet 2014
Brin d'histoire : Saint Henri, empereur du Saint-Empire (973-1024)

©Saint Henri II, empereur du Saint-Empire romain germanique (Source : www.cassicia.com)
On poursuit notre histoire sainte avec la biographie d’Henri II, saint patron de la paroisse Saint-Henri-de-Mascouche. Certains auteurs ont affirmé à tort que le nom de saint Henri avait été choisi en complémentarité avec saint Louis parce que cette paroisse était issue du détachement de Terrebonne. Il n’en est rien! La paroisse « Saint-Henry-de-la-Maskouche » fut détachée de la paroisse « Saint-Charles-de-La Chesnaye » en 1750, et son nom rappelle la mémoire d’Henri de Pontbriand, évêque de Québec qui légua son nom lorsqu’il proclama la fondation de cette paroisse.
La jeunesse d’Henri II
Fils d’Henri le Querelleur, duc de Bavière (Allemagne) et de Gisèle de Bourgogne, fille du roi Conrad III de Bourgogne (France), Henri II voit le jour le 6 mai 973. On ne connait pas l’endroit exact de sa naissance, mais c’est possiblement en Saxe ou en Bavière. Il appartient à la famille impériale des Otton d’Allemagne, qui joua un si grand rôle au Moyen-Âge.
Dès son enfance, il est pris en charge par l’Église catholique, d’abord sous l’aile de l’évêque Abraham de Freising, puis à l’école cathédrale de Hildesheim. On dit que très jeune, il fut « touché d’une grâce spéciale de Dieu » et qu’il promit à Dieu « de ne s’attacher qu’à lui et en lui vouant la continence perpétuelle ».
Henri IV duc de Bavière
À la mort de son père, Henri II de Bavière, Henri succède à ce dernier en 995 sous le nom d’Henri IV de Bavière. Pour ne pas s’exposer à la révolte de son royaume, il se voit obligé de prendre une épouse, il choisit la noble Cunégonde de Luxembourg (future sainte), qui elle aussi avait déjà fait le même vœu que son nouvel époux. Le couple profondément pieux semble heureux, mais ils gardent une absolue virginité dans le mariage.
Il dut partir pour Rome afin de secourir son cousin l’empereur Otton III quand celui-ci meurt en 1002. Henri s’empare alors des insignes du roi de Germanie, mais certains s’opposent à ce qu’il accède à ce poste. Henri sort victorieux d’une élection le 7 juin 1002 qui le porte officiellement au trône de la Francie Orientale (Germanie); il est couronné le 8 septembre 1002 à Aix-la-Chapelle.
Il consacre une bonne part de ses énergies à consolider son pouvoir, principalement aux frontières de son empire. D’ailleurs, il doit faire face aux attaques des Polonais dequels il vient à bout. Par la suite, c’est du côté de l’Italie qu’il doit affronter Arduin d’Ivrée qui s’est autoproclamé roi d’Italie. Ce conflit se termine à Parvie, le 15 mai 1004, par le couronnement d’Henri au titre de roi d’Italie. Il parvient ainsi à restaurer l’essentiel de l’autorité germanique dans le nord du pays, mais une partie de la noblesse italienne refuse toujours de le reconnaître. Mais il doit de nouveau délaisser ce front, pour aller livrer bataille à Boleslas en Pologne, lequel s’est allié aux païens lituaniens afin de combattre les chrétiens de Pologne. Cette longue campagne se terminera seulement en 1018 par le traité de paix de Bautzen, où Boleslas conserve la Lusace et la Misnie, alors qu’Henri récupère la Bohême. En 1006, Henri fait fermer le dernier marché d’esclaves de son empire qui se trouvait à Mecklenburg.
L’empereur germanique
Sur l’autre front, celui d’Italie, la campagne dure également plusieurs années. En 1013, il parvient à Rome, où le pape Benoît VIII le couronne empereur, le 14 février 1014. Il succède ici officiellement à son cousin Otton III, mort en 1002. À l’époque, l’empereur joue un rôle dans les affaires de l’Église. Henri s’intéresse particulièrement au fonctionnement interne de celle-ci. Il parvient ainsi à réformer profondément l’Église catholique. D’abord, il renforce l’obligation du célibat chez les membres du clergé, de façon à ce que les dons de terres n’aillent pas aux héritiers, mais aux diocèses. Il fonde l’évêché de Bamberg en 1007, lequel devient rapidement un centre de culture. En 1020, le pape lui demande de refaire campagne contre ses détracteurs. Deux ans plus tard, il conduit une puissante armée sur les rives de la mer Adriatique. Bien qu’il ne parvient pas à prendre la forteresse de Troia aux mains des Byzantins, il réussit à soumettre le sud de l’Italie sous son autorité.
Il travaille ensuite avec le pape à un nouveau concile pour confirmer le nouveau mode de fonctionnement entre l’Église et l’Empire, mais il meurt soudainement le 13 juillet 1024, à Gottinberg (Saxe) en Germanie. Puisqu’un enfant n’était né de l’union avec Cunégonde de Luxembourg, sa mort provoque l’élection d’un nouvel empereur; c’est Conrad II le Salique qui lui succède.
La canonisation de saint Henri
En raison de sa piété – on le surnomme de son vivant Henri « le Pieux » et même « le Saint », ainsi que son rôle déterminant dans la réforme de l’Église, il est canonisé en 1146, il est d’ailleurs le seul empereur germanique à l’avoir été. Notons que l’Église célèbre la fête de saint Henri le 13 juillet. Notons pour sa part que l’impératrice se retira dans son abbaye de Kaffungen. Elle fut canonisée sous le nom de Sainte-Cunégonde en 1200. C’est d’ailleurs la raison qui explique que la paroisse Sainte-Cunégonde de Montréal fut créée à même celle de Saint-Henri des Tanneries.
Avec le recul du temps, on peut se questionner sur les motivations de l’Église de lui attribuer la canonisation. L’empereur était certes plus pieux que la majorité de ses contemporains. Il attachait peu d’importance aux biens matériels, d’ailleurs, il place le Christ comme légataire de ses biens à son décès!
Sources : Site Web Cassicia.com « Vie de St-Henri II, roi de Bavière, empereur du Saint-Empire »; Site Web Wikipédia « Henri II du Saint-Empire ».
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