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09 janvier 2015

Un brin d’histoire : l’autoroute 25

Le 17 janvier 2015 marque le 50e anniversaire de l’inauguration de l’autoroute 25 à Terrebonne. Il s’agit ici d’un point tournant dans l’histoire régionale. L’arrivée de l’autoroute 25 vient changer notre dynamique de transport entre Montréal et la région, donnant ainsi l’envol à un important boom démographique qui vient rapidement changer le visage de notre territoire. En 50 ans, la population de la MRC Les Moulins passe de 17 200 habitants à plus de 155 000, et l’autoroute est un facteur dominant de cette croissance.

Genèse du réseau autoroutier

C’est à la fin du règne de Maurice Duplessis que s’amorce la mise en œuvre des premières autoroutes du Québec. Disons que le Québec accusait déjà un retard en la matière! La démocratisation de l’automobile provoque rapidement de la congestion aux abords de la métropole, forçant le gouvernement à revoir son réseau routier. Dès l’automne 1954, la congestion provenant des Laurentides inquiète des gens d’affaires de cette région. Le gouvernement met en place une première étude visant l’implantation d’une nouvelle route d’accès aux Laurentides. En mai 1956, il annonce la construction de l’autoroute des Laurentides. Estimant les coûts du projet élevés (40 M$), il annonce que cette autoroute sera à péage. En novembre 1958, un premier tronçon est ouvert entre Montréal et Sainte-Rose; à l’automne 1959, la voie rapide est complétée jusqu’à Saint-Jérôme.

La première autoroute gratuite s’ouvre également en 1959; il s’agit du boulevard Métropolitain (autoroute 40) entre les boulevards Décarie et Pie-IX. L’élection des libéraux de Jean Lesage en 1960 permet l’annonce de vastes projets de construction d’autoroutes, principalement dans le grand Montréal. Non seulement Québec cherche-t-il à rattraper le sous-développement du réseau routier, mais l’obtention de l’Expo 67 donnera ici un bon prétexte pour investir massivement dans le réseau routier national. C’est donc dans cette foulée de projets que s’inscrit la construction de l’autoroute 25, avec notamment ceux des autoroutes des Cantons-de-l’Est et de la Rive-Nord.

La rumeur d’une autoroute

En 1959, la rumeur court à Terrebonne au sujet de la construction imminente d’une autoroute qui relierait le pont Pie-IX à Terrebonne, pour se poursuivre éventuellement vers Saint-Donat. Les spéculations vont bon train quant à l’endroit exact où «la nouvelle route 18» traversera la rivière des Mille-Îles. Le maire Léon Martel, qui a ses entrées au ministère de la Voirie, fait officieusement part à ses échevins que le nouveau pont enjambera la rivière entre le vieux pont et celui du chemin de fer; un document mentionne l’axe de la rue Léveillé. Suite à cette primeur qui se répand comme une traînée de poudre, de longs discours sans fin s’engagent entre les petits politiciens locaux. Les bleus (unionistes), dont le maire Martel, endossent immédiatement ce tracé, tandis que les rouges (libéraux) font valoir que le tracé optimal passerait par l’île Saint-Jean et permettrait le développement domiciliaire sur ce magnifique site. Toujours est-il qu’avec l’élection de Jean Lesage les plans seront refaits et la nouvelle autoroute déroulera son asphalte sur l’île Saint-Jean. Qui avait raison? Au lecteur de juger; valait-il mieux urbaniser l’île où y aménager un parc naturel, comme certains l’auraient souhaité, et faire un lien avec l’île des Moulins?

La construction initiale

Le tracé de l’autoroute étant établi, celle-ci devra relier le nouveau pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine à Terrebonne, avec un prolongement vers Rawdon et Saint-Donat. On annonce fièrement un lien entre Longueuil et Laval en six minutes! Dès 1962, le ministère de la Voirie amorce les premiers travaux de construction dans les environs de Terrebonne et sur l’île Jésus. Faut-il rappeler que le projet répond à un besoin urgent. Le dimanche soir, on assiste à une congestion pare-chocs à pare-chocs entre Mascouche et le «vieux pont» de Terrebonne, lequel, rappelons-le, est payant et génère 290 000 $ en revenus annuels dans les coffres de la Ville. L’arrivée de l’autoroute indique aussi une lourde perte de revenus pour celle-ci; c’est pourquoi les élus conviennent avec le gouvernement que ce dernier prendra à sa charge le «vieux pont» après l’ouverture de l’autoroute.

Le 17 janvier 1965, on procède à la cérémonie inaugurant les ponts Louis-Lepage (entre Laval et l’île Saint-Jean) et Ernest-Mathieu (entre l’île et Terrebonne), marquant l’ouverture du premier tronçon de l’autoroute 25. On ouvre d’abord jusqu’à la rue Saint-Louis, en attendant que les travaux de l’échangeur du futur boulevard (le boulevard des Seigneurs) et les viaducs du boulevard Moody soient complétés. Quelques mois plus tard, l’autoroute 25 est ouverte entre le nouveau pont Pie-IX et la montée Masson, à Lachenaie.

Le prolongement par petits tronçons

En 1966, un second tronçon s’ouvre entre Anjou et la rue Souligny, à Montréal. L’année suivante, un lien majeur est complété avec l’ouverture du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. En 1971, on prolonge la 25 jusqu’à la côte Saint-Philippe à Mascouche, il s’agit toutefois d’une route simple à deux voies. Quatre ans plus tard, on prolonge cette route simple jusqu’à la route 158, à Saint-Esprit. Le début des années 1980 marque le doublement de la voie sur le territoire de Mascouche. En 1999, les travaux de doublement de la voie se poursuivent dans Saint-Roch. En 2002, un petit tronçon relie les rues Bombardier à Henri-Bourassa, à Anjou.

Le pont Olivier-Charbonneau

Le lien vital entre Montréal et Laval n’est toujours pas réalisé; en 1972 on annonce (enfin), la construction du pont au-dessus de la rivière des Prairies! Il faut attendre en 2008 pour que commencent les travaux de construction du pont et de la section manquante. Le projet, évalué à plus de 500 M$, est le premier projet routier réalisé en partenariat public-privé; le pont sera donc payant. C’est le 21 mai 2011 que s’ouvre ce dernier tronçon entre le boul. Henri-Bourassa et l’autoroute 440, à Laval. Un an plus tard, le pont de l’A.25 prend le nom d’Olivier Charbonneau, en mémoire du premier habitant de Laval, établi en 1675.

Depuis 2011, des études sont réalisées afin d’étudier un prolongement entre Saint-Esprit et Rawdon. Aucun délai de réalisation n’est encore fixé.

Source : Fonds de recherche de l’auteur.

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