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10 mai 2016

10 QUESTIONS À...Pierre Houde, la voix du CH et de la F1

©Pierre Houde a eu la possibilité d'interviewer Gilles Villeneuve, en 1982, quelques semaines avant sa mort. (Photo : courtoisie)

1. Votre passion pour le domaine des médias date de votre enfance quand vous imitiez, avec votre frère Paul, les René Lecavalier et Richard Garneau de ce monde. Racontez-nous cette époque.

Mon frère et moi partagions la même chambre.On avait chacun un petit radio transistor et on s'amusait. Mon père était aussi un passionné de hockey, donc j'étais dans un bain propice pour alimenter mon intérêt. Sans le savoir, mon frère et moi étions en train de façonner nos carrières respectives.

 

2.On vous connaît surtout pour vos descriptions du hockey et de la course automobile à RDS, mais vous avez amorcé votre carrière télévisuelle sur une autre antenne et en analysant un autre sport, n'est-ce pas?

Oui! À l'époque, Radio-Canada a décidé de diffuser un match de football de la NFL, le dimanche après-midi. Le réalisateur m'avait entendu parler de football à la radio et il cherchait du sang neuf. Il m'a appelé et j'ai commenté mon premier match en 1978, en compagnie d'un certain Yvon Pedneault!

 

3. Votre passion pour la F1 vous a même amené à être directeur du Grand Prix du Canada en 1985 et en 1986. Que retenez-vous de cette expérience?

Mon baccalauréat en administration auxHEC m'a ouvert des portes. Ma passion pour la F1 était déjà présente, car j'ai eu l'opportunité de rencontrer Gilles Villeneuve, quelques semaines avant sa mort, pour CKVL, en 1982. J'ai pu apprécier cet univers de l'intérieur. J'ai ensuite accepté d'être codirecteur du Grand Prix et j'ai alors quitté la radio et la télé pendant trois ans.

 

4. Racontez-nous comment vous avez décidé de passer à RDS, alors que vous veniez à peine d'obtenir votre permanence à Radio-Canada, en 1989.

À son lancement, RDS n'avait pas de descripteur de hockey. L'idée vient de mon patron de l'époque à CFGL, qui ne voulait pas me perdre. Il a contacté RDS et ils m'ont fait une offre conjointe. La rencontre a été très courte. Je me suis levé et je leur ai dit: «On a un ″deal″!» Le 16 octobre 1989, je commençais à RDS.

 

5. Vous avez vu plusieurs analystes défiler à vos côtés: Yvon Pedneault, Pierre Bouchard, Benoit Brunet et maintenant Marc Denis. Mais vous êtes toujours là depuis le début. Quel est le secret de votre longévité?

C'est un mélange de facteurs, mais surtout une combinaison de deux choses: il faut être extrêmement rigoureux et avoir une grande souplesse. Je n'ai jamais été en ondes sans avoir relu et mis à jour mes notes sur chaque joueur et avoir assimilé la composition des équipes. Je fais aussi mes exercices de diction, les fameux «babe bi bou bu». Il faut aussi composer avec les aléas du direct. Il n'y a pas deux matchs de hockey pareils, et j'en ai décrit plus de 2500! (Rires)

 

6. Votre métier vous amène à suivre le CH aux quatre coins de l’Amérique du Nord. Est-ce que ça rend la vie de famille plus difficile?

C'estaussi difficile pour la personne qui est àl'étranger que pour la famille. On se sent coupable de devoir partir. Mais quand il y a eu l'arrivée des FaceTime et autres avec les caméras vidéo sur les téléphones, c'est devenu très pratique et on s'en sert beaucoup depuis. Quand je reviens à la maison, je suis le père le plus présent possible. Je donnais plus en qualité qu'en quantité de temps.

 

7. Avec l’arrivée de TVA Sports, qui diffuse maintenant les matchs du CH le samedi ainsi que ceux des séries éliminatoires, vous ennuyez-vous de traduire en ondes l’excitation entourant un match de séries?

Quand RDS a réussi à obtenir la totalité des droits en 2002-2003, nous avons surfé sur un courant ordinaire. Quand le concurrent est arrivé, notre première réaction a été : «Que va-t-il nous rester?» Il y a eu un peu d'inquiétude et pendant un mois, c'était assez flou. Ilnous restait finalement un beau morceau, environ 60 matchs. Pour les séries, j'ai trouvé ça très difficile d’en faire le deuil la première année, mais mon rythme de travail n'a pas beaucoup diminué avec la F1.

 

8. Quel est le moment le plus mémorable que vous ayez eu l’occasion de décrire, tous sports confondus?

C'est la question la plus difficile pour moi. La vie m'a vraiment gâté. Il y a trois moments que je n'arrive pas à départager. D'abord, le titre mondial de F1 que Jacques Villeneuve a décroché en 1997. Il y a aussi le but gagnant de Sidney Crosby, en prolongation, qui a donné la médaille d'or au Canada lors des Jeux olympiques de Vancouver. Finalement,  les 100 mètres d'Usain Bolt aux Jeux olympiques de Londres, en 2012, que j'ai eu le plaisir de décrire aux côtés de mon mentor, Richard Garneau.

 

9.Quelle est l’entrevue qui a été la plus marquante ou la plus significative pour vous et pourquoi?

J'ai adoré deux des émissions de «Table d'hôte». Une entourant le retrait du chandail de Guy Lapointe, lors de laquelle j'ai parlé avec M. Lapointe, Réjean Houle, Serge Savard et Pierre Bouchard. Et une autre où j'ai pu discuter avec d'anciens entraîneurs du CH, soit Jacques Demers, Michel Therrien, Mario Tremblay et Alain Vigneault. Il s'agit de moments extraordinaires, car le contexte était très différent et on avait le temps de discuter en profondeur des choses.

 

10. Croyez-vous que vous aurez l’occasion de décrire une autre conquête de la coupe Stanley du CH avant d’accrocher votre micro de descripteur?

(Rires) Je me suis souvent posé cette question! À la fin de l'entente actuelle avec TVA Sports, j'aurai 67 ans. Je devrais être en bonne santé et je suis loin de ressentir une baisse de passion ou d'intérêt. Ce n'est pas impossible que j'aille l'opportunité de boucler la boucle. Pourquoi pas?

 

Propos recueillis par Jean-Marc Gilbert

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