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Retour23 mai 2016
Richard Marcotte est décédé

©La Revue vous présente un second questionnaire lié à l'actualité. Aujourd'hui, vérifiez vos connaissances sur le maire de Mascouche, Richard Marcotte.
L'ex-maire de Mascouche Richard Marcotte est décédé des suites d'une longue lutte contre le cancer. Selon les informations colligées par La Revue, qui était au courant de ses problèmes de santé, il semblerait que c'était un cancer touchant le système digestif qui était en cause.
Gilles Bordonado
C'est la conjointe de M. Marcotte, Shirley Wilkinson, qui a fait l'annonce de son décès sur son compte Facebook.
Rappelons que Richard Marcotte a été élu pour une première fois maire de Mascouche en 1991 après une carrière en développement économique.
Il est arrivé en politique en tant que chef du Ralliement Mascouche, une formation qu'il allait diriger jusqu'en 2009. Il avait été réélu sans interruption aux élections de 1995, de 1999, de 2003, de 2005 et de 2009. Chaque fois, il a profité d'une majorité à la table du conseil municipal, bien que des scissions aient marqué certains de ses mandats.
Homme énergique, Richard Marcotte a tout d'abord été un sportif accompli. Joueur de hockey et de tennis, il avait étudié à l'Université de Grenoble où il a joué pour le club de hockey de cette ville de France. De retour avec son diplôme en main, il a fait sa marque à la direction d'un club de tennis de Laval avant de prendre les rênes de la Fédération québécoise de tennis. Se tournant vers le développement économique régional, il a fait son entrée comme directeur général de la SORDEM (ancêtre du CLDEM) au début des années 1980.
En 1991, entendant les sirènes de la politique, il troque la sécurité de son poste pour sauter dans l'arène politique mascouchoise sous l'impulsion de l'homme d'affaires Jean-Guy Ouellette, vice-président de la SORDEM. Éventuellement, la complicité entre les deux hommes s'effritera au point où ce dernier se présentera contre lui, en vain.
Richard Marcotte sera maire sans interruption de 1991 à 2012. Pendant plus de 20 ans, il mettra ses talents et son énergie à faire croître sa ville. Ce libéral convaincu, à qui le député Yves Blais avait réussi à faire dire un «oui» timide arraché du bout des lèvres à l'occasion du référendum sur la souveraineté de 1995, se présentera sous la bannière libérale en 2003, sous Jean Charest. Ce sera sa seule défaite électorale, le député sortant Luc Thériault l'emportant de façon déterminante.
L’héritage de Richard Marcotte est bien connu à Mascouche, lui qui a contribué au développement de la ville avec le lancement de grands travaux comme l'élargissement de la montée Masson, la mise en place de l'assainissement des eaux, la construction de la bibliothèque et la création du parc du Grand-Coteau.
Une fin de carrière controversée
Cet homme politique controversé par ses méthodes de gestion ne faisait pas, à l’occasion, l’unanimité auprès de ses équipiers et des contribuables mascouchois, qui le trouvaient dépensier, surtout en fin de mandat. Des hausses de taxes après l’élection de 2009 avaient été fort mal reçues.
Malheureusement, sa grande contribution au développement de sa ville aura été finalement ternie par de très sérieuses accusations de fraude, de complot, d'acte de corruption qui auraient marqué ses longues années de services publics. Son arrestation par la police à la suite d’une descente de l'UPAC dans le cadre de l'Opération Gravier en avril 2012 scellait le tout.
Il a été soupçonné d'avoir pris des vacances sur le yacht de l'homme d'affaires Tony Accurso en échange de privilèges pour les entreprises de ce dernier dans l'octroi de contrats. Une douzaine de personnes, dont l’homme d’affaires Normand Trudel et plusieurs professionnels, avaient été arrêtées à l'occasion de cette opération.
Devant la pression populaire, Richard Marcotte n’a eu de choix que de démissionner le 30 novembre 2012, alors que les séances du conseil municipal se transformaient à chacune de ses visites en véritables foires publiques.
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