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Retour28 juin 2016
ENTREPRENEUR D'ICI : L’homme derrière Le Géant
Denis Leclerc avait 6 ans lorsqu’il bâtissait des villages avec de petites autos et des bâtiments en bâtons de «popsicle». «J’allais me chercher des collants de garages, comme on les appelait dans le temps, pour les mettre sur les bâtisses», se souvient-il. Sans le savoir, il imaginait déjà ce qu’allait devenir ALBI Le Géant, soit 25 concessions automobiles et 6 entreprises affiliées.
C’est au contact de son père que Denis Leclerc s’est découvert une passion pour les voitures. «Mon père était représentant pour un concessionnaire. Il avait toujours des voitures neuves. J’ai commencé à conduire sur ses genoux et à 10 ans, je conduisais dans les rangs de campagne», raconte l’entrepreneur qui, même s’il avait déjà vendu des véhicules auparavant, est officiellement devenu représentant pour un concessionnaire alors qu’il avait 18 ans.
«Ils ne voulaient pas me donner le poste, puis ils m’ont dit : "Appelle le client! Si tu le lui vends, c’est à toi." Je suis allé chez le client, j’ai soupé là et je lui ai vendu une Rabbit 1975 orange», se remémore-t-il avec le sourire.
Quelque temps après, en 1982, il ouvrait avec 5 000 $ en poche sa première concession de véhicules d’occasion, Delec Autos. C’est 15 ans plus tard qu’il se portait coacquéreur d’ALBI Mazda, avant d’en devenir l’unique propriétaire. On connaît la suite.
Savoir bien s’entourer
S’il était beaucoup en réaction au début de sa carrière, il a appris à analyser la situation davantage et à ajouter un peu de chaleur dans ses approches.
«J’étais un "go-getter", un "businessman", admet-il, mais en côtoyant la vice-présidente d’ALBI, Louise Villeneuve, qui possède une grande de chaleur humaine, j’ai naturellement adopté ce comportement. J’ai aussi appris à emmener les gens avec moi plutôt qu’à les tirer.»
Vous n’entendrez d’ailleurs jamais M. Leclerc appeler un membre de son équipe un «employé». «Ce sont des collègues. Comme moi, ils participent à la réussite de quelque chose. L’opinion de tout le monde est intégrée ici», dit-il.
Ses collègues sont d’ailleurs la réponse qu’il offre lorsqu’on lui demande quelle est sa plus grande fierté. «L’ampleur de l’entreprise, je ne la vois pas, assure-t-il, mais chaque fois qu’une personne comme Cathy (la vice-présidente, communications, marketing et médias, qui assiste à l’entrevue) se joint à nous, je suis fier. Je suis entouré de gens incroyables. Le premier critère d’embauche est la gentillesse. On part avec ça.»
Une philosophie qui a fait ses preuves
Épaulé par 1 100 collègues, Denis Leclerc avoue que l’ambition qui pouvait l’habiter il y a quelques années a fait place à plus de stabilité. «Je ne pense plus à grossir autant. […] On en est à terminer ce qui a été commencé. On veut offrir la même expérience d’un magasin à l’autre», évoque la tête dirigeante, dont la ligne de conduite est de traiter les autres comme il aimerait qu’on le traite, c’est-à-dire avec respect, transparence et dévouement.
Cette façon de faire, combinée à une grande détermination, lui a permis de traverser quelques intempéries au fil des ans, comme lors de la crise économique de 2008, durant laquelle l’entreprise ne trouvait d’appui auprès d’aucune banque, ou cette fois où la grêle a abimé pratiquement toutes les voitures en stock.
Appréciant ce qu’il a créé, M. Leclerc n’oublie jamais son métier premier. C’est pourquoi, les samedis, il délaisse son titre de président pour revenir à ses premières amours : la vente de voitures d’occasion. «Je m’amuse! C’est le retour aux sources, comme au début quand j’avais une vingtaine de voitures, mais dans des bâtiments neufs avec maintenant 1 000 véhicules», conclut-il avec satisfaction.
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