Amélie Dubois, d’une histoire à l’autre

Rien ne prédestinait Amélie Dubois à devenir auteure. Psychocriminologue de formation, elle n’avait rédigé de plus long qu’un mémoire de maîtrise – l’équivalent d’un demi-roman, dit-elle – et n’avait pas particulièrement aimé l’exercice. Or, une année difficile teintée d’ennui passée en Gaspésie, en 2009, aura été le point de départ de 11 bestsellers et d’un 13e roman, en librairie depuis le 21 mars.

Le gazon... plus vert de l’autre côté de la clôture? se veut le miroir d’un précédent roman, Le gazon… toujours plus vert chez le voisin?, publié en 2014. Alexandre se questionne. Sa femme semble s’être lassée de lui, ses enfants le considèrent comme un primate d’une autre époque, sa carrière de journaliste stagne. Une nuit, il se retrouve catapulté dans six vies qui auraient pu être les siennes… s’il avait succombé aux charmes de femmes croisées dans le passé.

Dans le premier roman de la même série, on observait le côté féminin de la même situation. Claire constatait le genre de vie qu’elle aurait eu si elle était restée avec ses ex.

Comme pour ses autres publications, l’auteure de Terrebonne nous plonge dans un récit où la réflexion côtoie la déconfiture. «On est dans l’humour fois mille, confie-t-elle. Il y a beaucoup de dérapages. C’est ce que j’aime faire.»

Générer la créativité

Amélie Dubois aime en effet transporter ses lecteurs dans des univers originaux, question de ne pas sans cesse répéter la même histoire. «Il faut se renouveler», confirme-t-elle en constatant le nombre toujours grandissant de romans proposés aux lecteurs. «Le but, c’est d’écrire des livres qui n’ont jamais été faits, tout en restant dans l’humour», ajoute celle qui, en plus de ne jamais attendre que l’inspiration vienne à elle avant de poser ses mains sur son clavier, n’hésite pas à sortir de sa zone de confort pour générer sa créativité.

Sa série La fois où… illustre bien ce fait. «Pour La fois où… j’ai suivi les flèches jaunes (2016), je me suis donné le défi d’aller faire Compostelle», rapporte l’auteure, admettant avec autodérision qu’elle aurait pu être mieux préparée pour l’aventure. Qu’à cela ne tienne, il en a résulté un roman. L’objectif a été atteint.

L’été prochain, elle se rendra à Hawaii, pour une formation de prof de yoga d’un mois et demi. «Je fais trois heures de yoga par semaine; là, j’en ferai quatre par jour. Je vais mourir, lance en riant celle qui n’a aucune idée de l’histoire qui découlera de cette expérience. Je le regrette un jour sur deux!»

La vie de couple dans la mire

D’ici là, la prolifique auteure planche sur un nouveau volet de la série Ce qui se passe, dont le premier tome, Ce qui se passe au Mexique reste au Mexique!, est paru en 2012. Si auparavant, elle suivait un groupe d’amies célibataires, cette fois, elle tourne les projecteurs vers la vie de couple.

«Le couple m’inspire plus que le célibat. On fait vite le tour des mauvaises dates. La vie de couple est un puits sans fond», argue l’auteure que certains décrivent comme la «reine de la chick lit québécoise».

Un titre qu’elle ne chérit pas particulièrement. «Je ne ressens pas le besoin de catégoriser ce que je fais. La chick lit avait certains codes dans le passé et je ne pense pas que ça correspond à ce que je fais : une comédie romantique avec une fille célibataire jet set et à la mode qui déteste le nouvel employé du bureau, alors qu’on sait qu’elle va finir avec. Je ne peux même pas dire que j’écris de la comédie romantique parce que je travaille sur tout», conclut-elle en reconnaissant que son style demeure contemporain et très humoristique.