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Retour24 août 2021
Pénélope Clermont - pclermont@lexismedia.ca
« La violence de l’incendie à notre arrivée était majeure » – Dave Sévigny
USINE MOODY DÉVASTÉE PAR LES FLAMMES
![1521moody1](https://www.legroupelexismedia.ca/media/galerie/17563-1521moody1_credit_Jean_Christophe_Giney.jpg)
©Jean Christophe Giney
Vingt-deux camions d’incendie ont été mobilisés pendant la nuit, dont sept échelles aériennes.
Une centaine de pompiers provenant de dix municipalités environnantes étaient toujours à l’œuvre au matin du 24 août afin de venir à bout d’un incendie dévastateur sur le site de l’ancienne usine Moody à Terrebonne. S’étant déclaré dans la partie nord du bâtiment vers 22 h 45 la veille, le brasier avait atteint, au courant de la nuit, la portion avant de l’immeuble patrimonial. « Nos pompiers font de gros efforts pour préserver cette partie », a assuré Dave Sévigny, directeur adjoint du Service de sécurité incendie de la Ville de Terrebonne.
Au moment d’écrire ces lignes mardi matin, le bâtiment montrait encore plusieurs petits foyers d’incendie, que ce soit dans la partie nord ou dans la portion patrimoniale. Le toit de cette dernière avait d’ailleurs cédé. « À l’arrière, on a deux pelles qui travaillent pour enlever des débris et permettre de procéder à l’extinction. On progresse tranquillement de l’arrière vers l’avant », a rapporté M. Sévigny. L’intégrité de la partie avant était préoccupante, mais les murs tenaient toujours debout, ce qui rassurait le directeur adjoint. « Le bâtiment avant est très dangereux, a-t-il admis. Il y a des trous dans les murs et le plancher. C’est dangereux pour les pompiers; on n’entrera pas. On va intervenir avec la pelle le plus possible. » Une pelle venait d’ailleurs de démolir un mur afin que les pompiers puissent éteindre des flammes sous le toit, mais ce mur n’appartenait pas au bâtiment patrimonial, nous a-t-on dit.
Des explosions survenues durant l’intervention au courant de la nuit ont aussi incité les pompiers à user de prudence et à se tenir à distance. Vingt-deux camions d’incendie ont été mobilisés pendant la nuit, dont sept échelles aériennes, a précisé M. Sévigny. « Ça ne se voit pas beaucoup sur un incendie à Terrebonne », a-t-il reconnu en comparant l’ampleur de l’événement au feu qui avait ravagé Melco en 2003. « C’est un copier-coller », a-t-il laissé savoir, citant également en exemples les feux ayant touché Fransyl Izolon et la Boutique Pépin.
©Pénélope Clermont - La Revue
Mardi matin, le bâtiment montrait encore plusieurs petits foyers d’incendie, que ce soit dans la partie nord ou dans la portion patrimoniale.
Enquête en cours
Quant aux causes de l’incendie, il était trop tôt pour les connaître. « Je ne peux pas parler de contenu; je n’en ai aucune idée », a répondu M. Sévigny lorsque questionné sur la présence de produits chimiques ou d’un accélérant.
Par voie de communiqué, la police de Terrebonne, qui a repris le dossier, a souligné que « certains éléments de nature suspecte ont été identifiés sur les lieux ». « Dès que la scène sera accessible et sécuritaire, les techniciens en scènes d’incendies du service de police ainsi que des enquêteurs se rendront sur place afin de procéder à l’analyse et de rencontrer les témoins », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, l’immeuble était vacant et personne n’a été blessé lors de l’événement. Certains résidents de la rue Saint-Louis ont toutefois été évacués lorsque le feu s’est déclaré, et un périmètre de sécurité, allant du boulevard de Terrebonne à la rue Léveillé, a été établi.
Préservation du patrimoine
En juillet, le promoteur du site, Mathieu Jean-Marie, de Construction Vilan, avait dévoilé dans nos pages les détails du projet qu’il caresse pour le site de l’ancienne usine Moody. Mardi, il s’est dit ébranlé alors que la pièce maîtresse – « le cœur de notre projet », a-t-il soutenu –, menaçait de s’effondrer. « Ça fait deux ans qu’on travaille à donner vie à cet endroit. On veut continuer dans cette direction-là », a-t-il confié au journal. Peu importe ce qu’il adviendra du bâtiment historique, il a répété que la volonté du groupe d’investisseurs est de garder intact le patrimoine. « On se croise les doigts, a-t-il poursuivi. On remercie les pompiers de travailler d’arrache-pied pour conserver la portion historique et de s’assurer qu’il n’y ait pas de blessés. C’est un rêve, ce projet. Je suis aussi dévasté que tous les citoyens. »
Le discours du maire Marc-André Plante allait dans le même sens, alors qu’une séance d’information relative à la volonté de la Ville de Terrebonne de citer 129 bâtiments patrimoniaux de son territoire était prévue dans la soirée de mardi. La citation de ce bâtiment était planifiée dans le but d’aller chercher des subventions pour sa restauration. « Le feu ne change rien à ça, a confirmé le premier magistrat. Le conseil avait déjà adopté un plan d’aménagement d’ensemble (PAE) qui fixait sa protection, a-t-il relevé. Quels que soient les résultats de l’incendie, notre souhait demeurera de préserver le bâtiment patrimonial. Si ça passe par une reconstruction fidèle à l’origine, ce sera notre décision, mais rien ne se passera sur ce terrain sans qu’on mette en valeur le caractère industriel et historique du site. »
Plus tard, sur l’heure du dîner, M. Plante a confirmé que les pompiers avaient confiance de pouvoir maintenir les murs et la tourelle debout. Des effectifs quittaient peu à peu les lieux, mais le travail était loin d’être terminé.
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