L’itinérance est aussi une réalité à Terrebonne

©Stéphane Fortier - La Revue

Manon Massé (Uniatox), le capitaine Éric Savard, Geneviève Morissette (Travail de rue Le Trajet), le capitaine Joël Lamarche, le directeur de la police Marc Brisson, François Savoie (La HUTTE), l’intervenante psychosociale Sylvie Cousineau et le maire suppléant André Fontaine.

Deux éléments symboliques caractérisaient la conférence de presse du 21 janvier dont l’itinérance était le sujet principal, soit le fait que l’événement se tenait devant les locaux du refuge La HUTTE à Terrebonne et le fait qu'elle se déroulait à l’extérieur par un froid sibérien, une situation avec laquelle les itinérants doivent souvent composer.

À cette occasion, le Service de police de Terrebonne/Sainte-Anne des-Plaines/Bois-des-Filion, son directeur Marc Bisson en tête, et des représentants de la Ville de Terrebonne et d’organismes communautaires tels le Travail de rue Le Trajet, Uniatox, le Café de rue solidaire, le CISSS de Lanaudière et, bien sûr, La HUTTE – Hébergement d’urgence Terrebonne, sont venus tour à tour parler de leur partenariat et du soutien qui existe pour aider les personnes en situation d’itinérance.

Réalité

« Plusieurs partenaires, dont le Service de police, contribuent à soutenir ces personnes. Les personnes en situation d’itinérance ne sont pas des criminels et elles doivent être traitées avec respect et considération. À titre de policier ou de citoyen, agir négativement avec elles deviendrait de la discrimination en fonction de leur statut social et cette situation serait inacceptable à mes yeux », a souligné Marc Bisson.

Le directeur a aussi noté des cas où des policiers étaient personnellement intervenus pour aider des sans-abri de façon très concrète. Certains, par exemple, sont déjà retournés chez eux pour aller chercher une paire de bottes afin d’aider quelqu’un qui en avait urgemment besoin, d’autres ont pris sur eu de réconforter une personne itinérante en lui payant un bon café.

« Chaque cas est différent. Nous prenons le temps de jaser avec les personnes interpelées afin de définir leurs besoins pour les diriger vers les bonnes ressources », a indiqué le capitaine de la police Joël Lamarche. « Souvent, juste de les rassurer, c’est suffisant », a ajouté l’agente Nathalie L’Heureux. « Vous savez, l’itinérance cachée est aussi importante, peut-être même plus, que l’itinérance visible », a renchéri le capitaine Lamarche. L’itinérance cachée fait référence aux personnes qui habitent temporairement chez des amis, de la famille, voire dans leur voiture, car elles sont sans domicile fixe.

Les policiers de Terrebonne ont mis sur pied différentes initiatives au cours des dernières années, notamment la collecte de vêtements chauds ou encore les trousses de dépannage.

Combien sont-elles?

Le directeur général de La HUTTE, François Savoie, a indiqué qu’il était rare qu’un service de police soit aussi impliqué dans un tel partenariat pour aider les personnes en situation d’itinérance. « Quant à vous dire le nombre de personnes qui sont dans cette situation ici, c’est pratiquement impossible d’en faire le décompte. Ce n’est pas aussi simple que cela. C’est plutôt caché. On ne peut trouver le moyen de compter le nombre de personnes itinérantes dans le secteur. Ce que je peux vous dire, par contre, c’est qu’en date du 31 mars 2022, nous devrions avoir aidé pas moins de 900 personnes au cours de la dernière année. Et là-dessus, environ 80 % sont issues du territoire. Les 18-30 ans représentent 30 % des gens hébergés, les 65 et plus, 10 %. La personne hébergée la plus âgée avait 83 ans. Les 30 à 65 ans demeurent le groupe le plus important », a révélé M. Savoie.

Présentement, la capacité maximale du refuge (48 places) est atteinte et même dépassée.

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