Le centre de distribution de Sobeys menacé de fermeture?

TERREBONNE

©Stéphane Fortier

Les employés du centre de distribution de Sobeys à Terrebonne sont en grève depuis déjà plusieurs semaines.

Le conflit de travail qui paralyse les activités du centre de distribution de Sobeys à Terrebonne pourrait-il entraîner sa fermeture et une perte d’emploi pour 190 travailleurs?

Dans un document envoyé par la direction de Sobeys à tous les propriétaires, directeurs et directeurs généraux, l’entreprise fait état d’un plan de contingence. De fait, Sobeys en serait à réévaluer l’ensemble de son réseau d’entrepôts dans la province, dont celui de Terrebonne.

Ce plan de contingence a dû être déployé à la suite du déclenchement de la grève au centre de distribution de Terrebonne au début de février. Dans un communiqué dont La Revue a obtenu copie, la direction de Sobeys affirme que le salaire de ses employés d’entrepôt atteint près de 30 $ par heure au sommet de l’échelle et que les demandes syndicales signifient une augmentation de 25 % dès la première année, ce qui équivaudrait à une somme de 25 M$. Pour la direction de l’entreprise, ces demandes sont nettement supérieures à la moyenne du marché. « Les demandes du syndicat ne nous permettront pas de rester compétitifs sur le marché québécois », soutient-on.

Pas de quoi s’inquiéter, selon le syndicat

Le syndicat des TUAC (Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce), local 501, qui défend les intérêts des employés en grève à Terrebonne, craint-il que le centre de distribution de Terrebonne soit victime du plan de contingence de Sobeys? « Honnêtement, il n’y a aucune raison. Le centre de distribution de Terrebonne va très bien. Ce ne sont que des menaces pour faire peur aux employés. Les employés qui sont à Terrebonne sont, pour la plupart, d’anciens des centres de distribution de Boucherville et de Montréal-Nord, et depuis l’ouverture du centre de Terrebonne en 2012, et encore tout récemment, il n’a jamais été question de fermeture. Ça n’a jamais été une option », précise celle qui représente les employés à la table des négociations, Me Kim Bergeron, du local 501.

Actuellement, les négociations sont au point mort à Terrebonne. Ce qui achoppe, ce sont des points reliés aux avantages sociaux, d’une part. Les employés voudraient ravoir ceux qui prévalaient avant le transfert à Terrebonne. Ils réclament la parité avec leurs collègues de l’entrepôt Sobeys de Boucherville et veulent aussi que l'offre patronale soit plus représentative du contexte économique actuel. « À l’époque du transfert, les employés ont dû faire des concessions et ils veulent revenir à ces mêmes conditions », de dire Me Bergeron. Et les salaires? « Actuellement, il est à 29,50 $ de l’heure et on négocie pour monter à 32 $ et à 32,50 $ de l’heure », indique-t-elle, soit la parité avec d’autres centres de distribution du même genre, tel celui de Metro à Montréal.

Me Bergeron déplore également que Sobeys utilise des briseurs de grève ces jours-ci. « Il y a 190 employés en grève et pourtant, il y a 163 véhicules dans le stationnement. Faites votre propre analyse », lance-t-elle.

Rappelons que la convention collective en vigueur a neuf ans.

Malgré nos demandes répétées, Sobeys n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue.

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