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Retour23 novembre 2022
Naomie Briand - nbriand@medialo.ca
Bicycles Quilicot : Mascouche comme nouveau terrain de jeu
REFLET ÉCONOMIQUE

©Sébastien Arbour, Arbour photographe
Marc-André Lebeau pose sur le chantier du tout premier bâtiment propriété des Bicycles Quilicot au CentrOparc de Mascouche.
Marc-André Lebeau passe deux fois par semaine au CentrOparc de Mascouche pour jeter un coup d’œil sur ce qui sera le tout premier bâtiment propriété des Bicycles Quilicot. Un rêve pour le PDG, pour qui l’idée de s’implanter dans Lanaudière a fait lentement, mais sûrement, son chemin.
C’est un ami entrepreneur qui a fait germer, dans l’esprit de Marc-André Lebeau, l’idée de s’installer dans la région. Rapidement, M. Lebeau a compris que l’autoroute 640 offrait non seulement plus de facilité pour le déplacement et l’approvisionnement, mais aussi une visibilité. « La Ville de Mascouche nous a accueillis à bras ouverts », affirme-t-il. Une municipalité qui jouit d’une population jeune, ce qui est loin de lui déplaire. Il n’a aussi que de bons mots pour le promoteur du CentrOparc, le Groupe Montoni.
Dans un marché où la pénurie de main-d’œuvre fait la manchette, le PDG voit ici une réelle opportunité pour son entreprise, qui compte actuellement 150 employés, dont la moitié à temps plein en raison de la saisonnalité du sport. « Ça peut être aussi banal que d’aller chercher la main-d’œuvre à Montréal et qu’elle vienne travailler en train. » Et pourquoi pas?
Effets pandémiques
Les années pandémiques ont été bonnes pour l’industrie du vélo. Chez Bicycles Quilicot, les ventes sont montées en flèche, tant dans les boutiques que sur le Web. Le temps était donc venu de penser autrement les installations pour répondre aux nouvelles habitudes d’achat d’une clientèle diversifiée. À preuve : 35 % du chiffre d’affaires du groupe est maintenant attribuable aux ventes de vélos électriques.
Aux yeux de Marc-André Lebeau, l’édifice à Mascouche représente un projet ambitieux. « Parce qu’en ce moment, la construction coûte très cher », affirme-t-il, en chiffrant le coût total : 14 à 15 M$, soit près de 40 % de plus qu’avant la pandémie. « Toutefois, c’est un projet porteur pour l’avenir de l’entreprise. »
La structure et les murs devraient être terminés d’ici Noël, et le bâtiment, prêt à accueillir les clients et les employés en juin. Ce qu’on trouvera à Mascouche? Un centre de distribution, un magasin et un atelier d’assemblage.
« Ça nous ouvre une porte sur Lanaudière », se félicite le PDG, qui avait acquis Momentum Vélos juste avant la pandémie, donnant aux Bicycles Quilicot un point de service à Terrebonne. Devenu depuis le plus petit de la chaîne, ce magasin avait besoin de grandir et ses activités seront déménagées à Mascouche.
Partenariat stratégique
À peine établis dans Lanaudière, les Bicycles Quilicot ont déjà tissé une collaboration précieuse avec le Centre de formation professionnelle des Moulins, situé non loin, dans le CentrOparc. L’entreprise servira de salle de classe pour les futurs étudiants de l’attestation d’études professionnelles (AEP) en Mécanique de vélos, une formation de 645 heures qui démarrera en janvier dans la région.
« Notre groupe a le désir de faire reconnaître le métier », souligne Marc-André Lebeau, qui a pu apprécier tout le travail lié à la mise sur pied d’un programme au ministère de l’Éducation. La firme d’architectes qui a plancher sur l’élaboration du bâtiment mascouchois de l’entreprise y a même intégré un amphithéâtre qui sera consacré en bonne partie à l’enseignement.
L’entreprise impliquera dans ses activités les stagiaires du programme, dont certains travailleront ensuite chez Quilicot, chez des fournisseurs ou même des compétiteurs. « Si tout le monde est meilleur, ce sera bon pour l’industrie », affirme sans détour M. Lebeau. Bref, Lanaudière est appelée à prendre une place de choix dans l’ADN des Bicycles Quilicot.
Une longue histoire
Les Bicycles Quilicot sont fondés à Montréal en 1915 par Louis Quilicot, à l’angle des rues Rachel et De Lanaudière (le lien avec Lanaudière était déjà pressenti). Cette famille se retire de l’entreprise en 1987 et la vend à André Létourneau.
En novembre 2005, alors que la bannière est sur le point de disparaître, Marc-André Lebeau, 27 ans, ex-champion cycliste canadien chez les juniors, l’acquiert, une décision qu’il n’a jamais regrettée.
Plusieurs détaillants indépendants réussissent à tirer leur épingle du jeu. « Je savais dès le jour 1 que ce n’était pas ce que je voulais », affirme M. Lebeau, qui se voyait déjà diriger une chaîne. Petit à petit, l’enseigne Bicycles Quilicot apparaît hors de Montréal : Laval, Sainte-Thérèse, Mont-Tremblant, Terrebonne.
« Être dans les affaires, c’est comme élever un enfant », lance celui qui sait bien de quoi il en retourne, puisqu’il est quatre fois père. Son plus vieux, Anthony, 25 ans, est maintenant actionnaire aux côtés de ses parents. Étudiant en administration, il représente la relève et a le mandat de faire une place à ses frères et sœurs au sein de l’entreprise quand le temps sera venu.
Des projets, l’entrepreneur en a plein sa besace d’ici 2024. Il espère continuer à s’amuser, et permettre à sa clientèle de le faire également au sortir de l’un de ses magasins. « Notre quotidien est positif, les gens aiment venir dans les magasins de vélos, beaucoup plus que d’aller à l’épicerie! Souvent, ils attachent même plus d’importance à leur vélo qu’à leur auto… »
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