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29 novembre 2023

Gilles Bordonado - redactionlarevue@medialo.ca

40 ans de développement économique

40e - Reflet économique 2023-2024

Depuis la publication de la première édition du ­Reflet économique en 1983, la société moulinoise a bien évolué. Bilan de 40 ans de développement économique.

Groupe ADF

­En 1997, le groupe ­ADF avait réalisé le plus important investissement de l’histoire de ­Terrebonne à cette époque. On reconnait ici ­Jean, ­Pierre et ­Marise ­Paschini, leur père ­Jacques avec son épouse ­Amelia. Ils sont entourés, entre autres, du ministre ­Guy ­Chevrette, de la députée ­Jocelyne ­Caron, du maire ­Irenée ­Forget, ainsi que de ­François ­Duval et ­Réal ­Desmarais de la ­SORDEM. (Photo : ­Archives ­La ­Revue)

Retour en 1983. Des cinq villes d’alors, il n’en reste que deux maintenant avec la fusion de ­Terrebonne et ­St-Louis-­de-Terrebonne en 1985, et de ­Terrebonne, ­Lachenaie et ­La ­Plaine en 2001. La population de la ­MRC est passée de 59 772 en 1981 à 175 107 en 2022, une hausse de 66 %. Le tissu économique a suivi la même tendance.

Arrivé en septembre 1989 à la ­Société régionale de développement industriel des ­Moulins (SORDEM), ancêtre des services économiques de la ­MRC ­Les ­Moulins, ­Claude ­Robichaud a vu la région grandir. Celui qui œuvre dans le milieu économique depuis plus de 40 ans était commissaire industriel à son arrivée.

« ­Il est indéniable que la région a connu une explosion démographique spectaculaire, ce qui a eu des retombées majeures à tous les plans, tant au niveau de l’emploi que de la présence industrielle, commerciale et dans le domaine académique », souligne d’entrée de jeu celui qui a été, dès 1998, directeur général du ­CLDEM, soit le Centre local de développement économique des ­Moulins qui a suivi la ­SORDEM, puis, de 2018 jusqu’à sa prise de retraite cet automne, directeur général de la ­MRC ­Les ­Moulins, qui a englobé les services de développement économique du ­CLDEM. Pendant ces quatre décennies, l’objectif ultime est demeuré le même : permettre à des gens d’ici de travailler ici. Cette volonté d’indépendance et d’autosuffisance en emploi limiterait les longues heures perdues par les ­Moulinois dans la circulation pour travailler à ­Montréal afin de les troquer par des heures gagnées en qualité de vie.

Ayant fait quelques recherches préalables, ­Claude ­Robichaud évoque des chiffres révélateurs sur la croissance de l’emploi dans la région qui est passé, tous secteurs confondus, de 8 300 en 1981 à plus de 50 000 en 2023. Même tendance dans les parcs industriels qui accueillaient 4 844 travailleurs contre 15 273 cette année. « ­On est passé d’une industrie dédiée essentiellement au domaine de la construction, au secteur du vêtement et des textiles de même qu’à l’industrie du bois, dont les meubles ­Jaymar qui ont su se renouveler avec le temps, à une industrie beaucoup plus variée aujourd’hui », de noter M. Robichaud.

Plan stratégique

Claude ­Robichaud se remémore les priorités évoquées en 1991 par le plan stratégique adopté par le ­CLDEM, un projet initié par les maires du temps et la directrice générale ­Lise Brouillette : « Ça avait mené à une stratégie innovatrice de promotion de nos parcs industriels autoroutiers, une stratégie toujours à l’ordre du jour aujourd’hui. Le ­CLDEM prospectait systématiquement les entreprises du ­Grand ­Montréal qui étaient à la recherche de nouveaux espaces manufacturiers. Le succès de cette attraction des investissements s’est vérifié immédiatement. Nous avions doublé cette prospection d’une animation industrielle et d’une approche terrain proactive qui subsistent toujours aujourd’hui et qui plaît à nos entrepreneurs. »

Autre recette du succès de notre région : le choix qui a été fait de miser sur une multitude d’investisseurs privés et non pas sur quelques grands employeurs souvent étrangers : « La diversité de nos ­PME fait en sorte que nous ne sommes pas dépendants d’une seule grande industrie qui risquerait de mettre l’économie complètement par terre en cas de départ ou de faillite », de poursuivre M. Robichaud.

Pour répondre à l’intérêt des investisseurs, nos villes se sont adaptées avec l’ajout de plusieurs parcs industriels au cours des ans, ajoute l’ancien directeur général. À son arrivée, dit-il, la région n’en comptait que quatre : les parcs 640 et ­Léveillé à ­Terrebonne, de même que ceux de ­Mascouche et ­Lachenaie. « ­Et il y avait quelques industries sur le chemin du ­Coteau, dont les pogos ­Artel », se ­souvient-il.

À l’exception du parc ­Léveillé, les trois autres parcs relativement modestes au début des années 1990 ont beaucoup grandi depuis, alors que d’autres espaces manufacturiers se sont ajoutés : les parcs 640 ­Ouest et 640 Sud, ­Armand-Bombardier (parc ­Ouest à ses débuts) et ­La ­Plaine à ­Terrebonne, puis le ­CentrOparc à ­Mascouche.

Un bond en avant

C’est avec une certaine fierté que ce pionnier du développement industriel régional souligne les nouveaux secteurs d’activités développés au cours des ans. Il cite les produits métalliques comme le ­Groupe ­ADF arrivé en grande pompe en 1997, le secteur alimentaire avec Écolait et ­Abattoir ­Forget, les fabricants de machinerie, le volet technologique avec le ­Carrefour de la nouvelle économie, et le domaine de la distribution qui a attiré des centaines de millions d’investissements, dont ­Rona, ­Sobeys, ­Metro, ­Congebec, ­St-Hubert et tout récemment Mondou.

Selon lui, l’accompagnement offert par les services économiques de la ­MRC ­Les ­Moulins et ses prédécesseurs ont contribué à cet essor par la mobilisation de ressources du milieu pour développer l’emploi et l’économie régionale. Il évoque à cet effet la mise en place du ­Salon de l’emploi toujours vivant après 20 ans d’existence, de la ­SODIL qui se consacre à l’exportation, de plusieurs fonds d’investissement au cours des ans (FLI, ­FIL, ­Fier des Moulins), de la cellule de mentorat et de l’incubateur d’entreprises ­Innohub ­La ­Centrale.

Il se remémore qu’en 1989, les gens d’affaires se plaignaient constamment des fuites commerciales qui sévissaient, alors que la population déplorait l’absence d’institutions scolaires postsecondaires. Depuis, il cite le développement de la montée ­Masson, l’arrivée de mégacentres et de grandes surfaces créatrices de milliers d’emplois, ainsi que l’abondance de nouveaux commerces spécialisés attirés par la croissance démographique de la région. Sur le plan de l’éducation, il rappelle « l’ère ­Jocelyne ­Caron », alors que la députée de ­Terrebonne de l’époque à l’Assemblée nationale a contribué à la construction d’un nouveau centre de formation professionnelle (CFP), d’un ­Cégep et d’un hôpital. Depuis, s’y sont ajoutés le centre de transfert technologique ­Inédi, un nouveau ­CFP à ­Mascouche et des campus universitaires de l’UQAM et de l’UQTR, alors qu’un quartier universitaire dans l’est de ­Terrebonne est à l’étude.

Un avenir radieux

« ­Et la bonne nouvelle, c’est que la ­MRC ­Les ­Moulins a de l’espace pour grandir. Notre région a tout ce qu’il faut pour poursuivra sa croissance et répondre aux défis des virages écologique et numérique et aux besoins de la main-d’œuvre. Nous avons ce qu’il faut pour marier préservation et développement. La direction assumée par nos élus nous place en bonne posture. Je crois qu’il faut continuer de regarder en avant. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, et il est nécessaire de poursuivre cette bonne approche terrain qui nous a si bien servis avec le temps », mentionne celui qui aura été au cœur du développement économique régional pendant près de 35 ans.

« ­Il y avait beaucoup à apprendre au cours des ans. J’ai été choyé de pouvoir grandir professionnellement dans la même organisation. Il y avait toujours de nouveaux défis à relever. J’ai pu croître en parallèle à la région. Ça a été pour moi une très belle aventure », de conclure M. Robichaud.

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