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20 décembre 2023

Antoine Pelletier - apelletier@medialo.ca

Une page se tourne pour la paroisse Saint-Joachim

Religion

0622presbytere

©Stéphane Fortier - La Revue

Joël Chouinard, curé de la paroisse Saint-Joachim.

C’est la fin d’un chapitre pour la paroisse Saint-Joachim, à La Plaine. D’un commun accord et à la suite de plusieurs discussions, ses membres sont prêts à vendre l’église et le presbytère à la Ville de Terrebonne, qui prévoit y aménager des logements sociaux.

La paroisse Saint-Joachim, fondée en 1914, était un vrai pilier de la communauté de La Plaine pendant de nombreuses années. Elle aura su traverser bien des épreuves, dont un incendie et une reconstruction en 1969. Le 13 novembre dernier, ses fidèles membres se sont réunis afin de discuter de son avenir au sein d’une communauté en pleine transformation. 

Déclin 

Les dernières années, qui ont entre autres été marquées par une pandémie et une nouvelle perception de la religion dans la société, n’ont pas été de tout repos pour la paroisse catholique. « Au tournant des années 2015 et 2016, on a ressenti un essoufflement, c’est-à-dire qu’on avait atteint un sommet, suivi d’un ralentissement à tous points de vue : au niveau des activités pastorales, des revenus… Malheureusement, les dépenses, elles, ne connaissent jamais de ralentissement », s’est exprimé Joël Chouinard, curé de la paroisse Saint-Joachim, lors d’un entretien avec La Revue. 

La situation financière précaire à laquelle faisait face l’église ne lui a même pas permis d’avoir accès à l’aide gouvernementale offerte durant la pandémie, ne possédant pas assez de fonds initiaux pour rembourser le prêt à la suite de la période indiquée. Le 31 octobre dernier, la paroisse faisait face à un déficit majeur. « La pandémie a accéléré la décroissance », a ajouté M. Chouinard. 

Il a aussi abordé les recours collectifs contre les diocèses catholiques, en référence aux abus sexuels commis par plusieurs prêtres. Ceux-ci ont à leur tour joué un rôle dans l’image ternie que possède aujourd’hui la religion catholique. 

Avenir 

Après plusieurs rencontres du comité de la paroisse ayant comme but de discuter de l’avenir pastoral et financier de Saint-Joachim, les membres ont opté pour la vente de l’église et du presbytère à la Ville de Terrebonne, qui devrait se servir du terrain pour fabriquer des logements sociaux.  

À ce sujet, Mathieu Traversy, maire de Terrebonne, a indiqué : « La Ville est toujours en négociation avec la paroisse Saint-Joachim pour l’achat du bâtiment et du terrain. Les pourparlers avancent très bien et une entente devrait être conclue prochainement. La transaction devrait ainsi être finalisée en 2024. L’objectif de la Ville est d’y aménager un projet de nature sociale avec notamment la construction de logements abordables, afin de répondre aux besoins des ménages vulnérables de notre communauté. »  

Cette perspective plait grandement au curé de la paroisse, qui s’est d’ailleurs réjoui : « Ça nous permet en quelque sorte de poursuivre notre vocation sociale, parce qu’une paroisse catholique vient en aide aux gens dans le besoin. » 

Une transition  

Le curé Chouinard en a profité pour expliquer que le tout ne se ferait pas du jour au lendemain; au contraire, les membres de la paroisse ont demandé une dernière année afin de s’assurer de quitter les lieux en bonne et due forme. Ils pourront par exemple disposer des cendres déposées dans le columbarium et préparer une dernière célébration eucharistique au printemps prochain. 

La paroisse Saint-Joachim ira rejoindre celle de Saint-Calixte, qui s’est annexée à la paroisse Bienheureuse Émilie-Gamelin, à Saint-Lin-Laurentides, au printemps dernier déjà. Tous les croyants y seront les bienvenus. 

D’ici là, Joël Chouinard s’assurera d’accompagner tous les membres de sa communauté qui ressentent un besoin d’écoute dans cette transition. « C’est un deuil. Certaines personnes sont au sein de la paroisse depuis toujours, ils ont connu le feu de 1969, ils se sont battus pour reconstruire une autre église puis un autre presbytère, alors c’est un véritable deuil. Mon rôle, comme curé de paroisse, c’est d’accompagner les personnes dans toutes les étapes de ce deuil. On vivra toutes sortes d’émotions : des moments de crise, de colère, de résilience, mais après, la paix reviendra. » 

Commentaires

21 décembre 2023

Louise Lamothe (Villeneuve)

Je suis triste d'apprendre cette nouvelle. Mon défunt mari a travaillé sur la finition de cette église. Je crois bien qu'il a aussi été pompier volontaire lors du feu en 1969. Mes deux filles ont fait leur primaire à l'école du village et ont participé à la crèche de Noël à quelques reprises.

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