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18 juin 2024

Laureen Peers - lpeers@medialo.ca

Une heure de conte avec Barbada à Mascouche

Barbada

©Laureen Peers - La Revue

Pour Babarda, il est important que « chaque personne, malgré sa différence, sente qu'il a sa place.»

La célèbre drag queen Barbada était présente le 16 juin dernier au Pavillon du Grand-Coteau dans le cadre de l’heure du conte. À cette occasion, La Revue a assisté à cette activité familiale en compagnie d’une vingtaine de jeunes mascouchois âgés de 3 et 7 ans.

Assis en tailleur devant le fauteuil vide de Barbada, les enfants avaient les yeux rivés vers les nombreux livres exposés. Certains timides préféraient quant à eux rester dans les bras de papa ou de maman. Chose qui toutefois n’a pas duré très longtemps. Car, dès 13h30, celle que tout le monde attendait est arrivée dans la salle en faisant des bulles à l’aide d’un jouet, vêtue d’une longue robe à paillettes, d’une perruque rose et d’un maquillage réalisé à la perfection. Enfants et adultes n’avaient d’yeux que pour Barbada. La Revue aussi.  

« Ça me fait hyper plaisir de vous voir! », a-t-elle commencé avant de demander aux enfants s’ils connaissaient son nom. « Oui, c’est Barbada », ont-ils répondu d’une seule voix aux multiples tonalités. Après avoir acquiescé, la célèbre drag queen a tenu à expliquer aux enfants ce qu’elle faisait en prenant pour exemple les déguisements de l’Halloween. « Est-ce que vous vous déguisez à l’Halloween ? », leur a-t-elle demandé. « C’est super le fun de se déguiser à l’Halloween, sauf que moi, je ne le fais pas juste à l’Halloween, je le fais quand je fais des spectacles ou l’heure du conte comme aujourd’hui. Dans le fond, mon métier, c’est artiste drag queen. » Après avoir pris le temps de se présenter, elle a demandé aux enfants de faire de même, sous le regard empli de fierté des parents.  

Barbada

©Laureen Peers - La Revue

Une vingtaine d’enfants ont assisté à l’heure du conte avec Barbada.

Trois contes 

Par la suite Barbada a entrepris la lecture de trois livres: Ada, la grincheuse en tutu d’Élise Gravel, Le Mur écrit par Giancarlo Macri et Carolina Zanotti, ainsi que Steve, un cheval exceptionnel réalisé par Kelly Collier. Le tout entrecoupé de pauses afin de garder concentrer les enfants. En plus d’interpréter les personnages, l’artiste aux cheveux roses prenait aussi le temps de répondre aux interrogations des enfants tout en stimulant leur imagination.  

En entrevue, Barbada nous expliquait qu’elle sélectionne le jour même les livres en fonction des enfants présents. « Mes thèmes, c'est évidemment la diversité, l’inclusion et faire en sorte que chaque personne se sente valable, que chaque personne, malgré sa différence, sente qu'il a sa place. » Lors de la lecture, certains passages faisant écho à l’actualité, ne laissaient pas indifférents les adultes.  

Lorsqu’on lui demande si les parents des autres villes sont aussi réceptifs à cette activité que ceux de Mascouche, elle raconte que cela dépend des milieux, mais qu’en général les parents ont fait le choix de se déplacer et savent à quoi s’attendre. « C'est arrivé quelquefois qu'il y ait des gens qui semblaient un peu réticents et qui finalement, à la fin de la soirée, ont vraiment eu du plaisir. »  

« Le but, c'est d'essayer de trouver un ton qui convient pour que les adultes aient aussi du plaisir. » - Barbada

Médias sociaux 

Encore une fois, lors de l’annonce la venue de Barbada à Mascouche, nombreux ont été les commentaires cinglants à son égard et celle de la Ville. « Je ne peux pas dire que ça ne m'atteint pas, ce serait illogique , affirme-t-elle.  Si ces personnes-là étaient devant moi, elles n'auraient jamais eu le même discours parce qu'elles se sentent immunisées des réseaux sociaux et ça, c’est un autre problème ». L’artiste ajoute que cela ne fait que confirmer qu’elle a encore sa place et que ses activités sont d’autant plus nécessaires alors que ça existe depuis 2016.  

« Le message que j'essaie d’envoyer c’est: prenez le temps. C'est correct de ne pas aimer, mais l’important, c'est d'être dans le respect. Oui, aimez-vous les uns les autres, peut-être, mais respectez-vous les uns les uns les autres. »  

Des sourires à profusion 

Finalement que ce soit enfants, adultes ou même Barbada, le sourire était omniprésent tout au long de l’heure du conte et même encore dans le stationnement. Pour la célèbre drag queen, la raison est simple : « pendant les 45 minutes, on a fait quelque chose qu'on fait rarement à l'extérieur: on a pris le temps. On a pris le temps de se rencontrer, de se parler, puis après ça, on a pris le temps de lire des histoires, d'avoir un beau moment. » 

Barbada Mascouche

©Laureen Peers - La Revue

Christian St-Onge et Éric Ladouceur lors de l’heure du conte.

Combattre les discriminations  

Organisé par la bibliothèque de Mascouche dans le cadre du Week-end de la Fierté, l'heure du conte avait lieu en présence de Christian St-Onge, chef de la division à la Bibliothèque et Éric Ladouceur, conseiller municipal de Mascouche. 

« Le mois de juin, c’est le mois de la fierté dans plusieurs pays », explique M. St-Onge. J’ai été sensibilisé, lorsque j’ai été à un congrès à Toronto l’hiver dernier, de la censure, la haine et du mouvement qui a actuellement aux États-Unis et qui est très fort. Ça m’a vraiment choqué honnêtement. Je sais qu’à Mascouche, on est quand même une ville ouverte sur les différences. J’étais pas mal convaincu que j’allais être pas supporté par le conseil municipal, le maire et la direction générale, donc j’ai proposé cette programmation à mon équipe. Il faut comprendre que de nos jours, dans les bibliothèques, on est perçu comme un espace de liberté intellectuelle. On est là pour combattre les inégalités communautaires et sociales et faut miser sur la tolérance sans discrimination. », a-t-il fait savoir.

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