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Retour10 septembre 2024
Laureen Peers - lpeers@medialo.ca
Entrevue avec Pierre Fitzgibbon : « C'est un soulagement ! »
©Laureen Peers - La Revue
Pierre Fitzgibbon avait donné rendez-vous à La Revue au parc Masson à Terrebonne.
Au lendemain de l’annonce de son départ, le « superministre » et député de Terrebonne, Pierre Fitzgibbon a accordé l’une de ses dernières entrevues à La Revue avant de quitter la vie politique.
Comment allez-vous, M. Fitzgibbon, après ces dernières 48 heures?
C’est un mélange de beaucoup d’émotions parce que c’est un métier que j’ai adoré faire, incluant le métier de député à Terrebonne, mais c’est un soulagement. […] C’est un nouveau chapitre de ma vie qui va commencer. Dieu sait que ce qui va arriver, même si je n'ai pas de plans encore. Mon objectif n'est pas de baisser mon handicap au golf. Je vais jouer au golf et faire d’autres choses.
Vous avez parlé de motivation en déclin, de perte d’énergie, mais qu’est-ce que cela veut concrètement dire?
J’avais beaucoup de responsabilités. J’avais l’économie qui inclue les régions, l’innovation dont on ne parle pas souvent, mais qui est super important, l’énergie depuis deux et j’avais Montréal. Ça demande beaucoup, beaucoup, beaucoup. C’est 24 h/24, 6 j/7. Ça fait six ans que je fais ça et à un moment donné, ça devient difficile. Les gens, à juste titre, veulent trouver la raison, alors qu’il n’y a pas de raison spécifique.
Au-delà d’avoir été ministre, vous avez aussi été député de Terrebonne pendant six ans.
Quand je suis arrivé en poste, il y a beaucoup de gens qui se disaient: « M. Fitzgibbon ne connaît pas Terrebonne » et c'était vrai en partie. Rapidement, avec l'équipe, on a essayé de comprendre le rôle d'un député qui est ministre. Il faut focaliser sur les choses essentielles, les choses importantes.
J'ai une équipe de bureau de comté qui est dirigée par Valérie Boutin depuis six ans qui fait un travail extraordinaire. Au point que les citoyens qui veulent accéder à leur bureau de député savent qu'ils sont probablement mieux avec madame Boutin qu’avec Pierre Fitzgibbon, ne serait-ce que pour la disponibilité et sa compréhension des dossiers.
Cela étant dit, il y a beaucoup de choses importantes à Terrebonne. Pour moi, c’est l’éducation. Je suis un gros fanatique de l’éducation, car c'est ça qui va nous permettre de sortir de notre problématique de productivité au Québec et la sous-richesse comparée à d'autres provinces.
©Laureen Peers - La Revue
Pierre Fitzgibbon en compagnie de son équipe du bureau de Terrebonne : Valérie Boutin, Isabelle Lamy et Yannick Simard.
Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux citoyens de Terrebonne ?
Peut-être que certains sont déçus parce que je n'ai pas fini l'engagement pour lequel j'ai été élu en 2022 avec près de 50% des votes. Je leur dis: "Écoutez, le mandat n'est pas fini, effectivement, mais je pense que j'ai pu contribuer en six ans à des projets forts. Est-ce que ça aurait été fait pareil si je n’avais pas été là? Peut-être. Mais j’avais à coeur d’aider à livrer des dossiers importants pour Terrebonne." Je les remercie de m'avoir supporté. Rien n'est parfait, mais quand je regarde mon legs pour les gens de Terrebonne, je me sens quand même fier d'avoir fait ça.
Vous m’aviez dit au printemps dernier que vous n’étiez pas un politicien, mais que vous étiez venu en politique pour aider M. Legault. Désormais, qu’allez-vous faire?
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour y réfléchir parce que c'est arrivé vite. Parce que pour moi, j'avais jusqu'au mois de décembre pour penser à ça. Premièrement, je ne veux pas d'emploi à temps plein. Deuxièmement, je ne veux pas faire de la politique. Parti libéral, Parti québécois ou fédéral, ça n'arrivera pas. Je ne suis pas lobbyiste, je l'ai dit à mes collègues en farce, au caucus à Rimouski: « Quand vous allez voir mon nom apparaître sur votre téléphone cellulaire, répondez, parce que je ne vous demanderai rien ».
L'autre chose que je ne ferai pas, c’est de parler dans les médias. Ce n'est pas que je n'aime pas les médias, mais je ne serai pas quelqu'un qui va aller parler de mes collègues. Par contre, je veux servir. J'aimerais ça pour pouvoir continuer à encourager l'entrepreneuriat, l'innovation, et encourager l'éducation. Ce sont mes deux chantiers.
©Laureen Peers - La Revue
À la fin de l'entrevue, plusieurs jeunes du Collège Saint-Sacrement ont souhaité prendre une photo avec M. Fitzgibbon.
Il n’y a donc pas de livres en préparation?
En fait, il y a quelqu’un hier qui m’a proposé de faire ma biographie. Mais, non. Je n’irai pas là. (Rires). C'est très valorisant le métier de député et le métier de ministre. J'ai aimé faire ça, mais je compte utiliser l’énergie qui me reste pour servir.
Donc, c’est vraiment un soulagement?
Oui, maintenant on tourne la page ! J’ai une très haute admiration pour Mme Fréchette. C’est un très bon choix. Je suis sûr que d’ici quelques mois on va passer à d’autres choses.
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