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20 novembre 2024

Rédaction La Revue - redactionlarevue@medialo.ca

Croire en l’économie durable et circulaire


 

Bien plus qu’un simple ajout esthétique tendance, la toiture végétalisée peut, selon Martin Marion, tripler la durée de vie d’un toit, augmenter son étanchéité, engendrer des baisses de coûts de climatisation et agir comme matériau insonorisant. Ces bienfaits, doublés de ses valeurs écologiques, ont motivé l’entrepreneur à fonder Ohasis Tech.

Par Luc Laurin

 

Ohasis

À force de détermination et de persévérance, Martin Marion réalise son rêve de produire des toits végétalisés faits au Québec, le tout à partir de matériaux recyclés. (Photo : Luc Laurin)

Dans la jeune vingtaine, Martin Marion, alors architecte en aménagement paysager, réalise lui-même ses créations. Il nourrit ainsi sa fibre entrepreneuriale pendant une douzaine d’années.

Devant les difficultés à fidéliser du personnel en raison du caractère saisonnier du travail, il change de cap en 2009, devenant partenaire d’une entreprise de culture de fleurs. L’année suivante, animé par ses convictions pour le développement durable, il se met à concevoir des toitures végétalisées. Même si l’intérêt pour ce genre d’initiative environnementale n’est pas encore très présent en 2010, il y voit un grand potentiel, convaincu de la nécessité d’investir dans de telles solutions.

Persévérer dans ses convictions

Durant une dizaine d’années, M. Marion distribue les produits d’une entreprise du Michigan. Il importe les ressources composant le substrat et les contenants à la base de ses installations. En route, l’entrepreneur tente à maintes reprises de convaincre son fournisseur d’adhérer aux principes de l’économie circulaire en minimisant le transport, ainsi qu’en utilisant des ressources locales et des matières recyclées. En vain.

Bien que le défi soit de taille, M. Marion croit fermement qu’il est possible de produire au Québec la pierre poreuse qui constitue la composante majeure du substrat, et ce, à des coûts de revient comparables malgré des quantités plus modestes. C’est dans ce projet qu’il s’investit alors en collaboration avec le CTTEI (Centre de transfert technologique en écologie industrielle) de Sorel-Tracy. Sa détermination lui donne raison quand il réussit à créer son produit clé, fabriqué, en prime, à partir de matériaux destinés à l’enfouissement.

D’autres centres collégiaux de recherche participent au développement du substrat. Grâce à la collaboration de Lanaudière Économique, la matière organique sera générée à partir de résidus de cuisine du Centre hospitalier régional de Lanaudière. Cette innovation vaut à Ohasis Tech d’être finaliste aux prix Eurêka! 2024 d’Écotech Québec.

Ces succès ne font cependant pas changer d’avis son fournisseur. M. Marion décide alors d’abandonner la licence pour mettre en œuvre son propre plan d’action.

Ohasis Tech déploie… ses feuilles!

Même si les coûts sont beaucoup plus élevés, c’est à une entreprise beauceronne qu’Ohasis Tech confie la production des moules que les Plastiques GPR de Saint-Félix-de-Valois utiliseront pour fabriquer ses contenants constitués à 100 % de plastique recyclé. Le substrat est quant à lui produit à la Pépinière Premier Plan de Saint-Sulpice, alors que la végétation profite du sol fertile de l’organisme 33 Hectares, à Mascouche.

En 2023, Ohasis Tech produit sa toute première unité modulaire de toiture végétalisée. C’est aussi à ce moment charnière qu’Alex-Antoine, l’un des fils de M. Marion, devient partenaire de l’entreprise et prend en charge le développement des affaires.

Depuis, Ohasis Tech cumule les réalisations, dont la mise en place du plus vaste toit végétalisé au Québec, celui de l’Écoparc de Saint-Bruno qui couvre 250 000 pieds carrés.

Bien d’autres projets mijotent encore dans la tête de l’entrepreneur écologiste, dont un système de gestion des eaux de pluie qui devrait voir le jour dès l’an prochain. Parallèlement, Martin Marion s’acharne à convaincre les autorités d’apporter aux normes de construction les minces ajustements qui permettraient à tout nouveau bâtiment d’installer éventuellement un toit végétalisé. Son combat pour un environnement et des toits plus verts se poursuit.

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