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Retour20 novembre 2024
Rédaction La Revue - redactionlarevue@medialo.ca
LOVT : connecter les jeunes travailleurs à leur communauté
Gary Levi, l’entrepreneur derrière l’application LOVT (Love ton travail), qui met en relation les jeunes et les gens qui ont besoin de leurs services, le dit d’entrée de jeu : « Beaucoup de jeunes souhaitent travailler, mais en faisant ce qu’ils aiment, au moment où ils le veulent. »
Par Sébastien Arbour
Avec le développement de la version 2 de son application LOVT, Gary Levi révolutionne le monde du travail à la pige pour les jeunes travailleurs.
En 2021, à 16 ans, Gary ouvre la porte à un jeune qui offre ses services pour tondre le gazon. Il vient de trouver son nouveau projet de vie : créer une application qui permettrait à la jeune main-d’œuvre d’être vue des gens ayant besoin d’un coup de pouce.
Bien que ce concept existe depuis longtemps de manière plus ou moins structurée sur les réseaux sociaux, l'application le propose de façon organisée et, surtout, sécurisée. « Un des problèmes des réseaux sociaux est que l’on ne sait pas vraiment qui sont les demandeurs, et ceux-ci ne savent pas si le jeune a l’expertise pour réaliser les tâches souhaitées. Notre plateforme est sécurisée et géolocalisée. On peut l’utiliser en toute confiance », explique celui qui a vu ses amis Mathew Bernier et Bianca Benvenutto sauter à pieds joints dans l’aventure, suivis de plusieurs collaborateurs.
Travailleurs qualifiés
Les jeunes travailleurs offrent ainsi leurs talents dans des domaines qui les intéressent et peuvent se rendre disponibles sur le territoire de leur choix, au moment qui leur convient. Ils se donnent de cette façon la flexibilité d’emploi si précieuse à leurs yeux.
Avant de s’inscrire, ces pigistes doivent suivre des formations : présentation de LOVT, communication avec les clients, éthique au travail, organisation du travail et autres formations spécifiques aux services qu’ils proposent.
« C’est bien beau de se rendre disponible, mais encore faut-il savoir travailler dans les règles de l’art pour, par exemple, nettoyer de la bonne façon un miroir, bien faire la vaisselle, utiliser correctement un lave-vaisselle, tondre le gazon comme il le faut et de manière sécuritaire, garder des enfants, déneiger une entrée ou promener des animaux. Le jeune qui offre ses services sur LOVT doit être qualifié avant de s’afficher », de souligner M. Levi.
Divers sondages maison réalisés au fil du temps auprès de 200 jeunes de la région ont confirmé leur intérêt pour ce type d’application.
L’application déjà en ligne
Après avoir suivi une formation en lancement d’entreprise au Centre de formation professionnelle des Riverains, Gary Levi a créé un groupe Facebook qui compte aujourd’hui 3 300 membres, tous invités à utiliser l’application pour téléphones intelligents. Sa version 1 a été lancée et le développement de la version 2 est bien avancé. L’application demeure gratuite pour ses usagers grâce à des « trophées », une monnaie virtuelle que l’on peut accumuler. Les utilisateurs désirant se servir de LOVT sans limitations pourront acheter la version « Pro » dès mars 2025.
Selon le jeune entrepreneur, beaucoup de startups échouent parce qu’elles développent leur entreprise uniquement avec leurs convictions, leur vision. « C’est une erreur, à mon avis. Nous avons beaucoup appris avec le groupe Facebook, par exemple. Nous pensions que les gens viendraient spontanément y publier leurs besoins. Ce n’est pas le cas. Il a fallu aller les trouver sur les groupes de type Spotted. Les produits offerts et les fonctionnalités d’une application doivent venir des utilisateurs et des avis qu’ils partagent avec nous », dit-il, convaincu.
Une rencontre déterminante a eu lieu en 2023 lors de l’événement « Rêver l’impossible », présenté par le Mouvement Desjardins. M. Levi y a croisé Guy Cormier, président de la coopérative, et lui a expliqué son projet : « Ça lui a plu et il m’a recommandé certains de ses meilleurs collaborateurs. J’y ai rencontré aussi Fabien Chung, devenu depuis notre développeur », rapporte-t-il.
Gary Levi a ensuite participé au Coopérathon Desjardins. Le jury lui a accordé le prix Coup de cœur et une bourse de 1 000 $. Pour sa part, l’Université McGill a intégré LOVT à son laboratoire d’entrepreneuriat et d’innovation.
Une ronde de sociofinancement est en cours avec l’aide d’InnoHub La Centrale, incubateur que l’entreprise a rejoint il y a quelques mois. Depuis, les projets s’accumulent, notamment la production de capsules vidéo de formation pour les jeunes qui adhère à la plateforme.
LOVT grandira encore sous peu, le tout sous l’œil avisé de mentors d’expérience qui font équipe avec la jeune entreprise. On souhaite entre autres développer une facette communautaire, incluant une forme de bénévolat et un soutien aux jeunes défavorisés, à ceux qui vivent avec des problèmes de santé mentale et aux nouveaux arrivants.