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Retour20 novembre 2024
Rédaction La Revue - redactionlarevue@medialo.ca
Quand les défis deviennent des opportunités
À l’aube de 2020, alors que les entreprises s’arrachaient le peu de main-d’œuvre disponible et que la pandémie déstabilisait les chaînes d’approvisionnement, le gouvernement canadien adoptait une nouvelle réglementation rendant non conformes 90 % des produits fabriqués par l’entreprise terrebonnienne Altex. Forcés de se réinventer pour survivre, ses dirigeants étaient loin de se douter à quel point leurs efforts allaient ouvrir la voie à autant d’opportunités.
Par Luc Laurin
Benoit Alepins, vice-président exécutif, et Gaetan Alepins, président du conseil d’administration, accueillent Gilles Dumoulin à titre de PDG d’Altex. (Photo : Luc Laurin)
Gaetan Alepins préside l’entreprise fondée par son grand-père en 1913 et incorporée par son père et son oncle en 1975 sous le nom d’Altex. Désirant diversifier ses marchés et ses produits, le fabricant de toiles de fenêtres résidentielles acquiert en 2011 SunProject, une entreprise ontarienne du même domaine desservant pour sa part les projets commerciaux et architecturaux. Gilles Dumoulin prend alors la direction générale de cette nouvelle entité à redresser. Ses succès le porteront trois ans plus tard à la direction de l’ensemble d'Altex et, récemment, au poste de président-directeur général.
Nouvelle niche, nouvelle réalité
Année après année, Altex connaît une progression soutenue malgré la concurrence de produits bas de gamme importés. Puis, 2020 apporte son lot de défis : chute des dépenses des ménages, rareté de la main-d’œuvre, confinement, liquidités restreintes, délais d’approvisionnement et nouvelle norme canadienne bannissant les systèmes de chaînettes ou cordes des habillages de fenêtres.
Loin de baisser les bras, Altex investit alors des millions en développement, entraînant des innovations majeures. On remplace ainsi les chaînettes par des tiges actionnant un nouveau mécanisme. Cette gamme de produits devient l’élément clé de son expansion imminente aux États-Unis.
Au début de 2022, Altex met en marché ses produits innovants plus nichés. Le Canada ne suffisant pas à assurer la pérennité de l’entreprise, la nécessité de traverser la frontière américaine s’impose. Le départ est fulgurant. L’usine qui ne peut fabriquer qu’une cinquantaine de toiles par jour voit les consommateurs en exiger le double. Aujourd’hui, de 300 à 500 toiles sortent quotidiennement de l’usine. Elle devra néanmoins ajouter de nouveaux équipements automatisés pour répondre à la demande, qui dépasse encore sa capacité de production.
« Nous ne nous attendions pas à ce que les ventes de ces produits explosent dans le secteur commercial, alors que la réglementation ne l’imposait pas », de s’étonner le PDG. La fiabilité, la durabilité et la facilité d’utilisation pour les personnes ayant une motricité fine ou une force limitée ont séduit le marché. D’autre part, Altex propose le seul système manuel qui respecte les normes américaines tout en étant une solution beaucoup plus économique que les systèmes motorisés.
M. Dumoulin note que les toiles d’Altex sont les seules sur le marché dont les composantes sont en grande partie fabriquées au Canada. Le produit est de meilleure qualité et profite d’une chaîne d’approvisionnement plus sécurisée.
L’excellence du service à la clientèle d’Altex lui donne une longueur d’avance sur la concurrence. Il s’agit pour elle d’un élément primordial toujours au cœur des valeurs de cette entreprise qui reçoit entre 150 et 300 commandes et produit près de 800 toiles tous les jours.