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Retour21 janvier 2025
Kim Desormeaux - kdesormeaux@medialo.ca
Mascouche presse le gouvernement d’agir pour l'A-640 et le chemin des Anglais
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©Daniel Major
Plusieurs accidents sont survenus au cours des dernières années.
L’intersection de la voie de desserte de l’autoroute 640 et du chemin des Anglais, à Mascouche, est devenue le théâtre d’un nombre croissant d’accidents, dont certains mortels. La Ville de Mascouche demande au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) du Québec d’intervenir rapidement pour rendre ce carrefour plus sécuritaire.
« Cela fait des années que cette intersection est problématique, bien avant mon arrivée comme maire », affirme Guillaume Tremblay, maire de Mascouche en entrevue exclusive avec La Revue. Selon lui, la situation s’est aggravée avec le temps. Entre 2020 et 2023, le nombre d’accidents matériels avec blessés a pratiquement doublé, passant de 13 à 22. Ces chiffres ne tiennent pas compte des nombreux incidents réglés par constat à l’amiable. « On sait que la réalité est bien pire que ce que montrent ces statistiques officielles », ajoute-t-il.
« En moyenne, deux à trois accidents sont rapportés chaque semaine », confirment Loudina Covil et Karim Mouldi, employés respectifs du Tim Hortons et du Shell.
En octobre dernier, un accident mortel a secoué la communauté. « Un seul décès est déjà de trop. Est-ce qu’on doit attendre une autre tragédie avant que le gouvernement n’agisse ? », s’indigne M. Tremblay.
Des solutions concrètes
La Ville de Mascouche propose deux mesures concrètes pour améliorer la sécurité à cette intersection. La première consiste à installer un radar photo au feu rouge pour réprimer les automobilistes qui brûlent les feux. « Une approche répressive peut sauver des vies. Les amendes dissuaderont ceux qui prennent des risques inutiles », explique le maire.
La seconde mesure est l’installation de panneaux lumineux prévenant les conducteurs d’un changement imminent de lumière. « C’est une solution simple et rapide à mettre en place, qui pourrait réduire considérablement les accidents », affirme-t-il.
Une résolution adoptée par le conseil municipal en mars 2024 a été transmise au MTMD et au député local Mathieu Lemay. Cependant, les retours du Ministère se limitent à des discussions techniques sans décisions concrètes. « Nous sommes en attente depuis près d’un an. Pendant ce temps, les accidents continuent de se multiplier », déplore le maire.
Une demande pour décongestionner la circulation
En plus de ces mesures immédiates, la Ville pousse pour la construction d’une bretelle de sortie permettant un accès direct de l’autoroute 640 à l’avenue de l’Esplanade. Cette infrastructure réduirait le flux de circulation à l’intersection critique. « Les automobilistes n’auraient plus besoin de passer par ce carrefour dangereux », explique M. Tremblay. Toutefois, ce projet est bloqué dans les méandres administratifs en attente d’une autorisation du gouvernement du Québec.
Le maire Tremblay insiste sur l’urgence de la situation : « On parle ici de la sécurité de nos citoyens. Si nous avions le pouvoir d’agir seuls, ces changements seraient déjà en place. Mais cette intersection relève de la responsabilité du gouvernement provincial. »
Une mobilisation citoyenne
Les résidents de Mascouche manifestent de plus en plus leur inquiétude. Plusieurs évitent même l’intersection par peur d’être impliqués dans un accident. « J’ai vu une voiture griller un feu rouge sans aucune hésitation. Cela fait peur », raconte une citoyenne.
M. Tremblay espère que cette pression citoyenne, combinée aux efforts de la Ville, incitera le MTMD à agir rapidement. « Nous avons besoin de solutions concrètes et réalistes maintenant, pas dans un an », insiste-t-il.
Pour Mascouche, cette intersection est devenue un enjeu prioritaire. La Ville rappelle que les principes de sécurité doivent prévaloir sur les contraintes administratives. « La sécurité est la base de tout. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps », conclut le maire.
Le message est clair : il est temps pour le MTMD de passer à l’action avant qu’un autre drame ne survienne.
Au moment d’écrire ses lignes, le MTMD n’avait toujours pas répondu à la demande de renseignements de La Revue.
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