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Retour28 janvier 2025
Laureen Peers - lpeers@medialo.ca
Retour à la case départ pour le Domaine seigneurial de Mascouche
©Gracieuseté
Le Domaine seigneurial de Mascouche.
La Ville de Mascouche a annoncé ce 28 janvier la fin des négociations avec Construction Vilan pour un projet sur le Domaine seigneurial en raison des refus répétés du gouvernement du Québec aux demandes de subventions.
« Nous sommes très déçus que le gouvernement provincial refuse encore une fois de financer ce projet, malgré l’appui d’un partenaire privé et malgré son importance pour notre communauté et son potentiel de rayonnement. Nous tenons cependant à remercier Construction Vilan pour sa collaboration et son engagement tout au long de ce processus », mentionne le maire Guillaume Tremblay.
La contribution du gouvernement du Québec via le Programme d’aide à la relance de l’industrie touristique (PARIT) demeurait essentielle à la viabilité financière du projet déposé par ce partenaire privé, affirme la Ville de Mascouche dans un communiqué.
Un enjeu de longue date
En 2022, la Ville avait lancé un appel de propositions pour trouver un partenaire en raison du manque de soutien financier provincial pour un projet public. Le 9 mars 2022, une pétition avait également été mise en ligne pour sauver le Domaine seigneurial de Mascouche. Celle-ci avait récolté 6487 signataires sur un objectif de 6000. Le privé avait alors manifesté son intérêt pour les vieux bâtiments, à l’instar de Construction Vilan avec qui la Ville a travaillé étroitement, en vain, pour tenter de concrétiser un projet à vocation récréotouristique qui aurait contribué à la mise en valeur du site.
Lors du diner du maire, en juin 2024, M. Tremblay avait rappelé devant plus de 200 personnes issues de la communauté d’affaires que la Ville avait convenu d’une entente de principe avec une entreprise d’ici pour le déploiement d’un projet privé afin de sauver « des bâtiments historiques tout en développant une offre récréotouristique attrayante. »
Finalement, à la suite des refus répétés du gouvernement du Québec, la Ville de Mascouche indique par communiqué qu’elle « réactualisera ses études sur l’état des bâtiments et réévaluera d’autres options, toujours dans l’objectif de valoriser ce site unique » et qu’elle tiendra la population informée des prochaines étapes.
Classement
La SODAM, et son champ d'action Société d'histoire de Mascouche, a indiqué à La Revue avoir pris acte avec regret de la décision de mettre fin aux négociations concernant le projet de mise en valeur du Domaine seigneurial.
« Il est regrettable que, depuis son acquisition par la Ville en 2015, aucun projet n’ait pu voir le jour, malgré les nombreuses tentatives », déclare le président de la SODAM Steve Létourneau avant d’ajouter qu’il est impossible de nier le fait que le financement des projets patrimoniaux est un enjeu majeur.
« La sauvegarde du Domaine seigneurial de Mascouche est non seulement souhaitable, mais essentielle», Steve Létourneau.
« Le gouvernement du Québec accorde souvent la priorité aux sites dont l’état de conservation est plus avancé ou dont l’intérêt patrimonial est jugé plus important à l’échelle nationale. Cela dit, le fait que la Ville de Mascouche ait adopté un règlement de citation en 2018 signifie qu’elle reconnaît elle-même la valeur du site et s’est engagée à le protéger. », poursuit M. Létourneau.
Rappelons qu’en novembre 2023, soit près de trois ans après le dépôt de sa demande, la SODAM avait appris que son dossier n’avait pas été retenu par le ministère de la Culture et des Communications pour classer le moulin et la maison du meunier du Domaine seigneurial de Mascouche.
Dans une lettre, le ministère avait alors indiqué « que ces biens ne possèdent pas l’intérêt patrimonial suffisant pour justifier son classement. »
« L’abandon progressif des bâtiments est préoccupant, car plus un site se dégrade, plus il devient difficile de le restaurer, ce qui ouvre malheureusement la porte à l’inaction et aux démolitions dites « inévitables ». Le vandalisme et l’usure du temps risquent d’anéantir ce qu’il reste du domaine si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement », a conclu le président de la SODAM.
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