Suspension du PAD | Adapter les domiciles, une nécessité pour les proches

Programme pour les personnes handicapées :

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Gabrielle Gonthier utilise la plateforme élévatrice pour sortir prendre une marche avec Adrien.

Victime de sa popularité, le programme d’adaptation de domicile (PAD) a été suspendu pour l’année 2024-2025. Devant cette décision, une mère de famille de Terrebonne se dit chanceuse d’avoir pu rénover sa maison afin de répondre aux besoins de son fils lourdement handicapé.

Depuis sa naissance, le petit Adrien vit avec de nombreux handicaps. Souffrant d’épilepsie, d’hypotonie musculaire (l’absence de force musculaire), de surdité, de cécité et d’autres troubles médicaux, le jeune garçon âgé de trois ans est constamment confronté à des défis, lui qui a passé la majeure partie de sa jeune vie à l’hôpital.

Des travaux nécessaires pour adapter la maison

Alors qu’il grandissait, il devenait de plus en plus évident que la maison devait être adaptée pour permettre à Gabrielle Gonthier et son conjoint de s’occuper de lui sans nuire à leur santé.

C’est donc avec l’aide de l’ergothérapeute du centre de réadaptation Le Bouclier que la demande pour le PAD a été faite auprès de la Société d’habitation du Québec (SHQ). Cette dernière s’est rendue dans la résidence familiale afin d’établir les besoins du jeune garçon.

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La salle de bain familiale a été adaptée pour faciliter la prise de douche pour Adrien.

La demande ayant été envoyée en novembre 2022, les travaux ont finalement débuté en automne 2023 après que Gabrielle Gonthier ait dû plaider son dossier pour faire aménager une plateforme élévatrice afin qu’Adrien puisse accéder à l’entrée de la maison.

Grâce à une subvention de 50 000 $, les parents du jeune garçon ont ainsi pu réaliser ces travaux extérieurs en plus de faire une salle de bain adaptée — avec notamment une douche sans seuil — et une chambre adaptée dans laquelle un lève-personne a été installé afin de transférer Adrien de son lit à son fauteuil. La facture totale s’élevant à plus de 65 000 $, ils ont quand même dû débourser une somme importante de leur propre poche.

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La chambre d’Adrien a été adaptée pour répondre à ses besoins quotidiens.

Ne pouvant pas faire de nouvelle demande pour le PAD avant 5 ans, Gabrielle Gonthier a affirmé ne pas être touchée pour le moment par la suspension du programme. Toutefois, elle se dit chanceuse d’en avoir bénéficié dans la courte période où le montant avait été bonifié. En effet, rappelons que la ministre de l’Habitation avait annoncé en mai 2023 que le montant maximal subventionné par le PAD passait de 16 000 $ à 50 000 $.

« Je ne voulais pas attendre qu’il ait 7 ans, qu’il soit lourd et que je commence à avoir mal dans le dos […] Je le fais tout de suite pendant qu’il est petit et après ça, ça va être plus facile. Donc, j’étais vraiment contente finalement d’avoir été anxieuse et d’avoir pris de l’avance », a-t-elle souligné en pensant aux familles qui ont vu leur dossier se faire mettre sur la glace en novembre dernier.

La mère de famille a également expliqué qu’elle aurait pu probablement vivre encore quelques années sans les installations, le tout au détriment de sa santé physique et de celle de ses aides à domicile.

Avec une santé physique qui se dégrade, le placement d’un enfant devient inévitable, ce qui coûte nettement plus cher à la société. Rappelons qu’une place à l’hôpital Sainte-Justine coûte environ 7 764 $ par jour aux contribuables.

Une suspension dénoncée

La MRC Les Moulins a fortement dénoncé la suspension temporaire du PAD. Dans une publication, elle demande à la SHQ de reconsidérer sa décision et de tenter de trouver d’autres solutions qui permettront de répondre aux besoins des gens.

« Bien que les élus comprennent la pression exercée par la hausse des demandes, il demeure que cette suspension met en péril le bien-être des personnes vulnérables de la communauté », a déclaré la MRC en précisant que 37 familles du secteur ont vu leurs demandes suspendues jusqu’en avril 2025. Notons que les dossiers enregistrés à l’étape d’inscription demeureront inactifs jusqu’à ce que les volets I et II soient réouverts.

De leur côté, les maires de Terrebonne et de Mascouche, Mathieu Traversy et Guillaume Tremblay, sont d’avis qu’il faut continuer de soutenir ces familles dans le besoin.

« Cette suspension du Programme d’adaptation de domicile est une décision profondément préoccupante, qui met en péril les citoyens les plus vulnérables de notre MRC », a mentionné Mathieu Traversy.

«L'adaptation du domicile des personnes vulnérables est une nécessité, non un luxe.» - Guillaume Tremblay

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