05 mars 2025

Kim Desormeaux - kdesormeaux@medialo.ca

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©Gracieuseté

Julie Northon et Matta.

Forte d’une volonté de fer et d’une passion indéniable pour son métier, elle a su s’imposer et tracer la voie pour de nombreuses autres femmes après elle.

Issue d’une famille avec un père policier, Julie Northon arrive au sein du service avec la détermination de faire sa place. Bien que l’idée d’avoir une policière dans leurs rangs suscite quelques réticences chez certains collègues, son professionnalisme et son dévouement finissent par convaincre tout le monde. « Mon directeur de l’époque, Alain Dupré, a pris le temps de sensibiliser l’équipe à mon intégration, et cela a facilité mon accueil », raconte-t-elle.

Une carrière marquée par l’engagement

Après avoir fait ses preuves sur la patrouille pendant 14 ans, elle se tourne vers les enquêtes en 2005 et en 2007 pour des remplacements. « Dès la patrouille, j’aimais creuser les dossiers, aller plus loin », explique-t-elle. En 2007, lorsqu’elle a obtenu sa place permanente aux enquêtes, elle a dû faire 5 ans en crimes généraux. Son passage aux crimes généraux lui permet d’enquêter sur une variété d’affaires, allant des introductions par effraction aux fraudes, avant de se spécialiser dans les dossiers d’agressions sexuelles et d’abus sur mineurs en 2012.

« Ce n’était pas facile tous les jours, mais j’avais la conviction profonde d’aider les victimes et de faire une différence », confie-t-elle. Pendant 13 ans, elle se consacre à cette mission avec rigueur et empathie.

En 2018, elle introduit une initiative unique au Service de police de Terrebonne, soit l’utilisation d’un chien d’assistance judiciaire. Inspirée par l’expérience de la police de Sherbrooke, elle propose d’intégrer Matta, une chienne Mira, pour aider les victimes d’agressions sexuelles et les enfants vulnérables. « Matta était présente lors des interrogatoires, des rencontres avec les procureurs et même en salle d’audience pour apaiser les victimes », explique-t-elle.

L’initiative, bien que d’abord reçue avec scepticisme, se révèle un succès.

Après sept années de service dévoué au sein du Service de police intermunicipal de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion, Matta, a pris sa retraite le 1er février dernier. Durant sa carrière, elle a été une alliée précieuse pour des centaines de victimes d’actes criminels. La retraite de Matta marque la fin d’une époque pour le service de police, qui souligne son impact positif et inestimable sur la communauté.

« Pendant toutes ces années, Matta a été bien plus qu’un simple chien. Elle a été membre de notre équipe dont le rôle d’accompagnement des victimes a été déterminant », souligne le Service de police intermunicipal de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion. « Son impact ne se limite pas seulement aux victimes, mais aussi à l’ensemble du personnel policier, qui a pu compter sur sa présence réconfortante au quotidien ».

Aujourd’hui, un nouvel enquêteur et son chien ont pris la relève, assurant la continuité de ce programme novateur.

Une inspiration pour les générations futures

Après une carrière bien remplie, Julie Northon prend elle aussi sa retraite en février 2025. Elle laisse derrière elle un héritage important : une porte ouverte pour les femmes dans les services de police, une approche plus humaine de l’enquête et une innovation majeure avec l’introduction du chien d’assistance judiciaire.

« Quand je regarde aujourd’hui le nombre de policières dans le Service de police de Terrebonne, je me dis que les mentalités ont bien évolué et que j’ai fait partie de cette transformation », conclut-elle avec fierté.

Julie Northon restera une figure marquante du Service de police de Terrebonne, non seulement en tant que pionnière, mais aussi comme une policière engagée et dévouée, qui a su faire une différence pour ses collègues et pour la communauté.

©Gracieuseté

Julie Northon, première policière du Service de police intermunicipal de Terrebonne/Sainte-Anne-des-Plaines/Bois-des-Filion en 2006.