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14 mars 2025

Jessica Potsou - jpotsou@medialo.ca

Sols contaminés | Québec refuse la demande du maire de Mascouche

Luc Thériault, député de Montcalm, et Guillaume Tremblay, maire de Mascouche

©Capture d'écran d'un vidéo Facebook

Le député fédéral de Montcalm, Luc Thériault, a donné son appui au maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, dans le dossier des SPFA. 

Depuis plusieurs jours déjà, la population mascouchoise montre son inquiétude face à l’enfouissement de près de 80 000 tonnes de sols contaminé par les SPFA, aussi appelés « Polluants éternels ». Face à cette situation, le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, a demandé un moratoire préventif concernant la disposition de ces sols dans la ville, lequel a été refusé par le ministre de l’Environnement.

Rappelons qu’en début de semaine, il avait été annoncé dans les médias que la Défense nationale avait octroyé à l’entreprise mascouchoise, Signaterre Environnement, un contrat pour l’enfouissement de près de 80 000 tonnes de sols contaminés par des substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA). Ces derniers en provenance de l’ancien site d’entrainement des pompiers situé sur la base militaire de Bagotville. 

Rapidement, le maire de Mascouche a demandé au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs d’agir afin de baliser et d’encadrer la disposition ainsi que le traitement de ces sols. 

Une lettre officielle au ministre 

La Revue a ainsi pu lire la lettre adressée au ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, et envoyée en copie conforme au premier ministre François Legault et au député de Masson Mathieu Lemay. Dans celle-ci, M. Tremblay a notamment évoqué les « vives inquiétudes [présentes] au sein de la population ».  

« Ce sont des préoccupations que je partage entièrement, tout comme mes collègues du conseil municipal, principalement en raison de l’absence d’un cadre règlementaire applicable aux SPFA. En effet, ces substances, qui peuvent s’accumuler dans l’environnement et être détectées dans l’eau potable, ne sont encadrées par aucune norme au Québec », a-t-il poursuivi en rappelant les risques en matière de santé publique que la situation pourrait avoir. 

C’est dans cette optique que le maire de Mascouche demande non seulement que Québec instaure des balises claires en ce qui a trait de la gestion et du traitement des SPFA, mais aussi qu’un « suivi nécessaire auprès des sites récepteurs afin de s’assurer de la conformité du respect de ces normes » soit fait. 

« Finalement, en raison des risques de contamination de l’eau, je vous invite également à mettre en place des normes relatives à la présence des contaminants éternels (SPFA) dans l’eau potable et dans les lieux d’enfouissement technique », a conclu Guillaume Tremblay. 

Il demande au gouvernement de mettre un moratoire pour empêcher l’arrivée de sols contaminés aux SPFA à Mascouche. 

« Mais d’ici [à ce qu’un cadre règlementaire soit instauré], ce que je demande au gouvernement du Québec, c’est de venir mettre un moratoire complet sur l’arrivé de nouveaux sols contaminés au SPFA sur le territoire de Mascouche tant et au aussi longtemps qu’on n’aura pas fait la lumière sur le dossier, qu’on n’aura pas les solutions convenables », a souligné le maire dans une vidéo sur sa page Facebook. 

Le ministre répond, mais pas de moratoire 

Bien qu’il comprenne les inquiétudes de la population mascouchoise, le ministre Charrette estime qu’« imposer un moratoire sur le transport de sols contaminés en SPFA en provenance de la base militaire de Bagotville serait injustifié ».  

« Les lieux d’enfouissement de sols contaminés (LESC), tel que celui exploité par Signaterre Environnement, répondent à des exigences règlementaires de conception les plus sévères en termes d’étanchéité afin de prévenir le transfert de contaminant vers l’environnement. De plus, Signaterre procède déjà au traitement des eaux rejetées de son lieu, de même qu’un contrôle et un suivi des PFAS pouvant être présent dans ces eaux », a-t-il notamment expliqué dans sa réponse au maire de Mascouche. 

Il a assuré que le ministère faisait « des suivis fréquents du site et qu’il s’assurait que les lois et règlements en matière d’environnement soient respectés ».  

« En effet, plusieurs inspections de terrain et des vérifications ont été réalisées au site de Signaterre au courant des dernières années et aucun manquement n’a été constaté », a-t-il précisé en soulignant travailler à renforcir les normes liées aux SPFA, en plus de rester actif dans le domaine de la recherche sur ces polluants. 

De son côté, le député de Masson, Mathieu Lemay, a tenu à « rassurer les citoyens de Masson ». « Nous travaillons avec rigueur pour garantir la sécurité environnementale ! Je continuerai à suivre ce dossier de près et à collaborer avec toutes les parties concernées pour m’assurer que les meilleures pratiques soient appliquées », a-t-il indiqué. 

Mascouche appuyé par le Bloc 

Le député bloquiste de Montcalm, Luc Thériault, a pris position mercredi avec son parti en demandant à la Défense nationale d’expliquer pourquoi la recommandation de Québec d’opter pour une entreprise qui traiterait les sols avant de les enfouir n’a pas été retenue.  

Ce dernier a réitéré jeudi alors qu’il a apporté son soutien à l’idée du moratoire qu’a fait valoir le maire Tremblay.  

« Je ne comprends pas pourquoi en l’absence de normes — parce que le ministère nous dit qu’il est en train d’en élaborer — on n’applique pas, en attendant, le principe de précaution », a-t-il dit dans une vidéo conjointe avec Guillaume Tremblay. 

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