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Retour31 mars 2025
Jessica Potsou - jpotsou@medialo.ca
Mascouche veut plus de transparence du ministère de l’Environnement dans le dossier des sols contaminés

©Capture d'écran d'un vidéo Facebook
Dans une vidéo sur Facebook, Guillaume Tremblay a tenu à rassurer les citoyens et à exiger des réponses du MELCCFP.
La Ville de Mascouche demande au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) d’être plus transparent dans le dossier sols contaminés au biphényle polychloré (BPC) lui appartenant qui ont été enfouis dans les années 1990 sur le site de Signaterre.
« Les citoyens de Mascouche ont le droit de savoir si leur environnement est à risque. Je demande au ministère de rassurer clairement la population quant à la sécurité des eaux souterraines et à rendre publics les résultats des analyses en cours », a déclaré le maire Guillaume Tremblay.
Le MELCCFP a confirmé à la Ville, le 21 mars dernier, qu’il avait octroyé un mandat pour réhabiliter les cellules contenant les BPC et qu’il poursuivait ses analyses pour évaluer le niveau de contamination sur le site. Toutefois, aucune mention du risque de contamination n’a été faite.
Or, La Presse a récemment dévoilé dans un article qu’il y aurait un « risque de migration hors du terrain » et que des tests avaient révélé des niveaux de contamination anormalement élevés dans les eaux de surface et souterraines qui entourent le terrain.
« Ce que je dénonce surtout, c’est le manque de transparence du ministère de l’Environnement. Ce n’est pas normal que nous en apprenions plus dans les journaux que par le ministère lui-même, et ce, malgré les demandes de la ville », a souligné M. Tremblay dans une publication Facebook.
Dans cette optique de transparence, la Ville demande également que l’échéancier de réhabilitation soit communiqué aux autorités locales.
« Décidé à régler la situation pour de bon, notre gouvernement a débuté les démarches d’appel d’offres en juillet 2023 et le contrat avec l’entrepreneur pour la réalisation des travaux de réhabilitation des cellules sous la responsabilité du MELCCFP vient d’être signé. La rencontre de démarrage du projet se tiendra dans les prochains jours. Ainsi, nous sommes confiants que les travaux de réhabilitation pourront débuter au plus tard au cours de l’été », a indiqué le député de Masson, Mathieu Lemay à La Revue.
Il a ajouté que les investigations pour savoir s’il y a un risque de migration hors du site de Signaterre étaient en cours.
« Ces investigations sont complexes et nécessitent un certain temps afin d’avoir un portrait juste et clair de la situation », a-t-il dit en assurant que le ministère mettra en place les actions nécessaires pour corriger toute problématique révélée par les études en cours.
Un peu d’histoire
Rappelons que le site appartenait auparavant aux vidangeurs de Montréal. Lorsqu’il a été abandonné, Québec s’est engagé à éliminer convenablement les déchets toxiques qui s’y trouvaient. Ainsi, les sols contaminés ont été enfouis dans des cellules de confinement temporaires.
À son arrivée en poste en 2013, Guillaume Tremblay a fait de ce dossier une priorité. Ainsi, en 2014, le ministère lui avait confirmé qu’il n’y avait aucun risque significatif.
« Bien que la Ville n’ait aucun pouvoir d’intervention dans ce dossier, elle suit la situation de près depuis 2014. Elle siège à un comité de vigilance et a écrit à plusieurs reprises au ministère pour obtenir des informations précises sur la gestion du site », a-t-il été mentionné.
De son côté, le député de Masson a rappelé qu’en 2004, un rapport du ministère avait conclu que « les cellules n’avaient pas été conçues pour un entreposage permanent, que leur aménagement ne respectait pas les exigences du règlement sur l’enfouissement des sols contaminés et que le démantèlement de ces cellules était inévitable ».
L’eau potable n’est pas touchée
Bien que ce dossier soit préoccupant pour la population mascouchoise, la Ville tient à rassurer ces citoyens : « l’eau potable de Mascouche ne provient pas des eaux souterraines du secteur concerné ».
En effet, l’eau qui sort des robinets des gens est prélevée dans la rivière des Mille-Îles à Terrebonne. Elle est ensuite traitée par la Régie d’aqueduc intermunicipale des Moulins (RAIM) avant d’être distribuée.
« L’eau distribuée respecte les normes les plus strictes en matière de qualité et fait l’objet d’un suivi rigoureux. Aucune anomalie n’a été détectée », a précisé la Ville dans un communiqué.
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