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Retour01 avril 2025
Jessica Potsou - jpotsou@medialo.ca
La Veillée du 275e | Un calleur mascouchois à la hauteur des traditions

©Nadim Zakkour
Gérard Morin a dirigé la Veillée du 275e d'une main de maitre.
Les veillées traditionnelles ont longtemps marqué le décor québécois, si bien que la Société d’histoire de Mascouche ne pouvait qu’en organiser une pour souligner le 275e anniversaire de la ville. Pour l’occasion, le calleur mascouchois Gérard Morin a dirigé la soirée d’une main de maitre le 28 mars dernier.
Même s’il a grandi dans l’univers des veillées traditionnelles, M. Morin a découvert son talent pour caller à l’âge adulte.
« J’ai été exposé jeune à des veillées où mon père callait et où d’autres membres de ma famille callaient, mais moi je n’avais jamais callé. J’ai été témoin de toutes les danses, puis je les ai dansées quand j’ai été assez âgé », a dit d’emblée le Mascouchois.
Il a expliqué en entrevue avec La Revue qu’après son mariage avec son épouse Francine, il allait souvent danser, que ce soit de la danse sociale ou du québécois.
« Il y avait des sets libres dans les veillées, donc les gens sont venus me voir et m’ont dit : “Fais un set”. Francine m’encourageait à les faire danser, donc je me suis mis à caller. Puis là, les souvenirs que j’avais des calleurs sont revenus, mais sans savoir que j’avais des habiletés pour le faire. »
De fil en aiguille, les gens le voyaient caller et il se faisait de plus en plus approcher par les associations de danse traditionnelle, tant à Granby — où il habitait — qu’à Montréal.
« J’avais un style bien particulier, donc j’étais très en demande », a-t-il mentionné en précisant qu’il avait aussi donné des ateliers afin d’enseigner à la prochaine génération l’art du call.
Qu’est-ce qu’un calleur ?
Lors des veillées traditionnelles, le calleur est celui qui dirige la danse. Ainsi, il montre les pas à tout le monde avant de commencer, puis lorsque la musique part, il guide les danseurs dans l’exécution des figures.
C’est donc le rôle de Gérard Morin d’adapter les danses au niveau des participants.
« Il faut connaître un peu nos capacités. Il faut aussi connaître la capacité de nos danseurs, il faut l’évaluer vite […] Dans le fond, il y a beaucoup d’improvisation parce que vous jugez le groupe. »
Ainsi, pour arriver à faire son travail, le calleur de Mascouche s’entoure de musiciens en qui il a confiance et avec qui il a su développer une bonne chimie. Il peut alors leur dire quelle danse il compte faire et sur quel tempo il désire la montrer.
« Gérard travaille beaucoup à avoir de bons musiciens parce que c’est vraiment là qu’il va chercher son énergie aussi », a précisé son épouse.
Passionné sur tous les angles
Non seulement Gérard Morin est passionné par la danse, mais il a également un amour sans équivoque pour la musique traditionnelle québécoise.
« La musique québécoise a quelque chose de soulevant qui m’attire », a-t-il indiqué en évoquant « mariage » des cultures irlandaise, écossaise, anglaise et française qu’on y retrouve.
Il est tellement passionné qu’il se déplace à travers le Québec afin de pouvoir participer à différentes veillées, qu’il soit engagé pour caller ou non.
« Il y en a quasiment toutes les semaines des veillées. Tu peux aller danser quasiment n’importe où. Et puis, il y a de plus en plus de calleurs et de calleuses », a conclu Gérard Morin qui se dit heureux de voir la relève poursuivre la tradition.

©Laureen Peers - La Revue
Près de 150 personnes ont pris part à La Veillée du 275e en se laissant guider par le calleur mascouchois Gérard Morin.

« La Veillée du 275e restera gravée dans les mémoires comme un moment phare des festivités de l’anniversaire de Mascouche. » - Valérie Dezelak
La Veillée du 275e
Le 28 mars dernier avait lieu La Veillée du 275e anniversaire de Mascouche au Pavillon du Grand-Coteau où pres de 150 personnes ont répondu présent. Lors de cette soirée festive de danse traditionnelle québécoise, des personnes aînées, des familles, des adultes, des enfants et des jeunes ont partagé le plancher dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Le tout, au rythme du trio musical rassemblé pour l’occasion à savoir Marcel Caron à l’accordéon, Germain Leduc au violon et Martine Billette, au piano, ainsi que de M. Morin à titre de calleur. Présente également, la troupe Tissés Serrés, composée de jeunes danseurs, a offert des prestations saisissantes sous le tendre regard des spectateurs.
« Pour la SODAM, il s’agissait non seulement de souligner l’histoire de la ville, mais aussi de créer un espace vivant d’échange et de mémoire collective », a indiqué Valérie Dezelak de la Société d’histoire de Mascouche. « La Veillée du 275e restera gravée dans les mémoires comme un moment phare des festivités de l’anniversaire de Mascouche », a-t-elle conclu.
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